 | La journée du
9 juin. |
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Vers
1 heures, le chef de corps et son état-major se mettent en marche pour
gagner le Mesnil-Saint-Firmin où ils arrivent vers 2 h 30, et y
attendent le passage des éléments du régiment.
Dès cette heure, les éléments de diverses armes traversent le
village, refluant vers le sud.
A 4 heures 30,
arrivent les premiers éléments du 78ème (2/78ème)
ainsi que l'une des pièces antichars mise à la disposition du corps.
Le colonel fait regrouper les divers éléments du R.I., fait assurer la
D.C.A., la protection des axes de pénétration et des transversales; il
prescrit l'organisation d'un P.A. à Mesnil.
A 4 h 50, arrivent
quelques éléments du 3/78ème et une section de 25 de la
C.R.E..
A 5 h 10, plusieurs
blessés venant de l'ouest et du sud refluent dans le Mesnil. Les
allemands ont débordé cette localité par l'ouest et on se bat aux
lisières.
Les villages de Bacouel et Cherpoix, désignés comme point d'appui au
78ème, sont occupés par l'ennemi.
Seule la direction de l'est paraît libre, les autres itinéraires
étant fortement tenus par chars, engins blindés et infanterie.
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Le
colonel décide de porter les éléments dont il dispose vers le sud, en
exécution de l'ordre de la 4ème D.I.C., par l'itinéraire
Mesnil - Broyes - Plainville - bois de la Morlière.
Ce mouvement s'exécute en bon ordre; le 78ème R.I. est
coupé sur son axe de marche par un régiment de sénégalais qui suit
la route Serevillers - Plainville; il est mitraillé par des avions
volants bas, sans pertes sensibles.
Dans Plainville,
gros embouteillage, enchevêtrement d'unités d'armes diverses
(artillerie, génie et infanterie).
La colonne est survolée en permanence par des avions de bombardement et
d'observation ennemis. L'embouteillage s'accroît sur l'unique piste du
bois de la Morlière; les limites sud de ce bois sont atteintes vers 7
heures.
Le château de la
Morlière est libre, pas de représentant de la 4ème D.I.C..
Les hommes sont extrêmement fatigués.
Le colonel prescrit
immédiatement:
- 1) le regroupement des unités;
- 2) l'organisation d'un point d'appui entièrement fermé.
En effet, la route
du sud est tenue par l'ennemi. Le 16ème R.T.S. devant nous
ne peut passer. |
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Ces
différentes mesures sont immédiatement exécutées.
Les armes antichars sont placées sur tous les axes.
La D.C.A. est mise en place.
Les unités
suivantes se trouvent à ce point d'appui:
- État-major du régiment,
- état-major du 2ème bataillon,
- 5ème compagnie,
- 7ème compagnie,
- fraction du C.A.B. 2,
- fraction C.A.B. 3,
- fraction 11ème compagnie,
- des artilleurs de la 24ème D.I..
Le chef de corps
précise la mission: résister à outrance dans les points d'appui du
bois de la Morlière.
Cette mission va
d'ailleurs changer. Le 16ème R.T.S. qui est devant nous va
attaquer afin de faire une trouée dans le dispositif ennemi; dans ces
conditions, le 78 R.I. participera à l'attaque en 2ème
échelon.
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Château de la Morlière. |
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L'attaque
réussit et la percée est faite à 9 h 30; il semble désormais que la
route du sud étant libre, nos éléments pourront échapper à
l'étreinte de l'ennemi.
Le détachement du 78ème R.I. sous les ordres du capitaine
Devignes, se forme en trois colonnes:
au centre la 5ème compagnie, à gauche la 7ème
compagnie, à droite les autres éléments.
Malgré les efforts
pour maintenir les intervalles, il y a resserrement sur le centre.
Les jardins de
Sains, la fatigue et l'énervement font que le dispositif se scinde en
deux:
une partie suit la route du château de la Morlière -Sains, l'autre
s'oriente vers la corne nord de la forêt de Maignelay.
Les avions de
reconnaissance survolent ces masses et règlent les tirs d'artillerie;
les auto-mitrailleuses, les auto-canons sèment la mort et la panique.
Dès lors, il est difficile de suivre la marche des éléments jusqu'à
leur reddition successive.
Il n'y a plus qu'un nombre considérable de petits groupements
constitués d'hommes de plusieurs unités et se déplaçant à travers
champs et de bois en bois.
Sur les routes, c'est un flot pressé de camions surchargés, de
voitures hippomobiles et d'éléments à pied constituant des colonnes
de plusieurs kilomètres.
Il s'agit, en effet, du repli de plusieurs divisions, repli qui n'a pas
été organisé ou qui a été désorganisé.
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Ce
que fut l'action de l'ennemi au cours de cette journée ?
Quelques bombardements aériens (bombes et mitrailleuses) mais
action et résultats relativement faibles;
de nombreux tirs de barrage exécutés par l'artillerie adverse et
notamment sur les lisières des bois et entrées de villages; ainsi
furent bombardés, entre autres, le bois de Maignelay et le village de
Coivrel.
Les routes sont parcourues par des éléments blindés légers qui
cherchent à couper les colonnes et à les arrêter, soit aux principaux
carrefours, soit aux issues des villages, iis furent la cause principale
des pertes subies par les éléments en repli.
Enfin sur la transversale Saint-Just-en-Chaussée, la Neuville-Roy
presque tous les éléments se heurtent à des postes légers
d'infanterie motorisée abondamment munis d'armes automatiques, qui les
canalisent et les arrêtent par des feux de barrages.
Pour traverser ces barrages les hommes sont souvent trop fatigués,
manquent de munitions et ne résistent pas à l'effet de surprise
créée par un poste qui se dévoile au dernier moment.
C'est d'ailleurs une succession de barrages qu'il s'agit, car l'ennemi
est déjà depuis longtemps à plusieurs kilomètres au sud.
Malgré cela, quelques éléments réussissent à franchir les lignes
ennemies et à traverser l'Oise le 9 juin.
D'autres restés en
arrière des lignes ennemies, ont pu les jours suivants, après de
nombreuses péripéties, échapper à l'ennemi et regagner nos lignes.
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Le
chef de corps, une partie de son état-major, des éléments isolés
passent la trouée et arrivent vers 15 heures à la voie
Creil-Compiègne.
Vers 15 h 30 un
bombardement par avion et mitraillage au sol est opérée par l'aviation
ennemie. Le pont de Sainte-Maxence est détruit, coupant ainsi toute
communication à l'interminable convoi qui se dirige vers le sud.
Pensant pouvoir
regrouper des éléments de la 24ème D.I. avant le passage
de l'Oise, le colonel donne l'ordre de les faire provisoirement
stationner dans les bois de PLessis-Villette et désigne un officier
régulateur (sous-lieutenant dentiste Falaise) pour les orienter.
De sa personne, le
colonel se porte à nouveau vers le nord jusque dans la région
d'Estrées-Saint-Denis où il ne rencontre plus que des petits groupes
et des isolés (19 h 30).
Une liaison envoyée
à Pont-Sainte-Maxence (rive sud), chef de bataillon Vie, ne permet pas
de trouver trace du passage des états-majors de la 24ème
D.I. et de la 4ème D.I.C..
Les isolés
franchissent l'Oise, soit à Pont-Sainte-Maxence (passerelle),
Saint-Leu, Verberie, la Croix-Saint-Ouen dans la soirée du 9 et la
matinée du 10.
Le colonel franchit
la passerelle de Sainte-Maxence vers 22 heures et va bivouaquer avec les
hommes qui l'entourent dans une prairie en face de la Passerelle.
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 | 1er
bataillon. |
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A
1 heure, le 1er bataillon tient toujours Ailly et Berny.
Devant la menace d'encerclement qui se précise et en raison du repli du
2ème R.I.C. à droite (renseignement rapporté par le
sous-lieutenant Morin, officier de liaison) et, en exécution des ordres
reçus, le bataillon se replie sur Hanneville et Louvrechy.
L'absence d'animaux (tués au cours des bombardements, en particulier
par avion le 6 juin à Ailly et le 8 juin par obus au bois d'Ailly) rend
impossible la traction des canons de 25 qui sont déclavetés et
abandonnés.
Le bataillon atteint
Louvrechy à 3 h 30; la défense du village est aussitôt organisée
mais un intense bombardement ennemi s'applique sur le village causant de
nombreuses pertes.
La défense du village fut assurée par les 2ème et 3ème
compagnies.
L'ennemi très supérieur en nombre fut plaqué au sol à quelques
centaines de mètres du village et subit des pertes très importantes.
A signaler la belle conduite du sous-lieutenant Guilhem et de sa section
qui restèrent dans le village pour couvrir la retraite des autres
éléments du bataillon.
Cette section combattit jusqu'à épuisement de ses munitions et fut
capturée non loin de Louvrechy, à proximité de Sourdon.
Le sous-lieutenant
Morin, que le chef de bataillon ne reverra qu'un mois après est
désigné pour se rendre auprès du colonel et le mettre au courant de
la situation, il est porteur d'une demande de munitions, vivres etc...
et d'une demande de conduite à tenir, toutes choses qui, vu les
circonstances ne recevront pas satisfaction.
Le combat
d'infanterie s'engage à nouveau et, devant l'impossibilité d'une résistance
sur place que complique l'absence de munitions, ordre est donné de
combattre en retraite par échelon.
La 1ère
compagnie qui se trouvait dans la région d'Hanneville se replie vers 7
heures sur Sourdon, puis vers 11 heures sur Ainval.
Un groupe commandé par le lieutenant Michaud de la C.A.B.1 se dirige
sur Coulemelle, puis après neuf nuits consécutives de déplacements
par Saint Just - Etouy, Bresles, Ully - Saint Georges, Précy sur Oise,
Luzarches, Ecouen arrive à Saint-Denis où, sur les conseils de la
police française, échappèrent à la captivité en se mettant en
civil.
Le reste de la compagnie, morcelé, fut capturé par petites fractions.
La 2ème
compagnie occupait la partie ouest de Louvrechy; elle brisa par des feux
précis la progression de l'ennemi dans cette région, puis, au cours du
nouveau repli ordonné par le chef de bataillon fut disloquée et ses
divers éléments successivement capturés.
La 3ème
compagnie, à Louvrechy, après la défense de ce village, se replie
vers le sud et organise une ligne de résistance au sud et sud-est de
Sourdon. Attaquée par les éléments blindés, elle contre-attaque à
deux reprises différentes avec l'appui de six chars. La lutte se
poursuit héroïquement jusqu'à midi. Le capitaine de Champs, blessé,
profite d'une accalmie pour ordonner un repli sur Ainval. Ce fut ensuite
la dislocation de l'unité par les blindés ennemis et la capture
successive des éléments.
A Esclainvilliers,
vers 5 h 30, des éléments du 1er et du 3ème
bataillon prennent contact au cours du repli.
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Une
partie de la C.A.B.1 atteint vers 7 heures la ferme de la Borde où se
regroupait le régiment.
Au cours du repli,
apprenant que le pont de Sainte-Maxence était détruit, les quelques
hommes du bataillon qui ont pu s'échapper se dirigent sur la
Croix-Saint-Ouen sur l'Oise est franchie; dans cette localité, il se
joignent à un groupe du 221ème R.A.I..
Le 10 juin, ils sont
à Nanteuil, le 11 juin à Meaux, le 12 à Villeneuve-le-Comte, à 15
kilomètres de la Houssaye, le 13 à la Houssaye, Vincennes et à Dugny
où se trouve le 78ème R.I..
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 | 2ème
bataillon. |
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Il
est 1 heure du matin.
Chaque commandant de compagnie oriente son unité sur sa position,
commence sa reconnaissance et son installation.
Le chef de bataillon
reçoit l'ordre de repli général (ordre porté par le sous-lieutenant
Dabin);
Le régiment doit se regrouper à 18 kilomètres au sud, à
Mesnil-Saint-Firmin dans la nuit du 8 au 9.
Chaque compagnie
commence le mouvement entre 1 et 2 heures du matin. Le chef de bataillon
précise l'itinéraire à suivre.
Les hommes sont exténués par les combats des derniers jours; le
ravitaillement manque depuis trente-six heures.
L'itinéraire à suivre passe par un terrain découvert et la route est
encombrée d'éléments comppacts de toutes armes et d'unités
différentes en pleine retraite.
Avant le lever du jour, ce sont de nombreuses fusées éclairantes
lancées d'avion qui gênent le mouvement. Quelques tombent entre Epagny
et la Faloise.
Une heure après le
départ, la colonne de la 5ème compagnie se heurte à des
éléments du 2ème R.I.C., refluant vers le nord, après
s'être heurté à des adversaires qui ont traversé la Noye au sud de
la Faloise et leur ont fait des prisonniers.
La 5ème
compagnie modifie soon itinéraire pour passer plus à ,l'est.
Le chef de bataillon
arrive à Mesnil-Saint-Firmin, il est suivi de la 7ème
compagnie et de l'état-major, mais les Allemands occupent déjà les
villages avoisinants à l'ouest et au sud.
Sur l'ordre du colonel, le mouvement est continué jusqu'à la ferme sud
du bois de la Morlière. Là s'opère le regroupement du bataillon à
l'exception de la 6ème compagnie qui suivra un itinéraire
particulier jusqu'à sa reddition.
L'action du
bataillon à partir de ce moment est précisée ci-dessus dans le
paragraphe concernant l'ensemble du régiment.
Le chef de
bataillon, le capitaine Millon et une partie de la 7ème
compagnie parvinrent vers 23 heures dans la région d'Erquinvillers
(sud-est de Saint-Just) et furent faits prisonniers au cours d'une
tentative de percée d'un barrage ennemi.
Un groupe de la 7ème
compagnie avec le lieutenant Gaillard se joignit près de Montigny à
des éléments du III/78ème (sous-lieutenant Lavigne),
quelques isolés coloniaux et au capitaine Costantini, du 63ème
R.I..
Ce détachement réussit, après de nombreuses péripéties à rejoindre
en partie la zone non occupée dans la journée du 9 juillet.
La 5ème
compagnie (lieutenant Taillefer) fut faite prisonnière dans la région
de Saint-Just.
La 6ème
compagnie (capitaine Guyomar et le lieutenant Rebeyrotte) fut capturée
dans la région de Gannes.
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 | 3ème
bataillon. |
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Le
jour se lève. Un calme impressionnant règne sur tous les environs de
la Faloise.
La 10ème
compagnie tient toujours le hameau de la station.
La 9ème
compagnie, qui avait commencé son repli vers le sud en direction de
Quiry-le-Sec, se trouve vers 4 heures, manquant de munitions, entourée
par de forts détachements ennemis.
Elle est faite prisonnière dans la région de Tartigny et conduite de
là sur Paillard.
La 11ème
compagnie s'était repliée vers 21 h 30 sur la ferme de Courcelles.
Plus de liaison au
nord depuis 23 heures.
La bataillon du 63ème
R.I. qui devait nous appuyer au sud n'a pas paru.
Les éléments du
bataillon seraient-ils seuls à tenir les rives de la Noye ? La question
devient angoissante.
Le chef de bataillon décide de se rendre personnellement à la ferme de
Courcelles pour reconnaître si le colonel y est toujours. Il se fait
accompagner du lieutenant Vallat et du soldat Hubert. Arrivé au passage
en dessous de la voie ferrée, il rencontre un adjudant du 1er
bataillon et quelques hommes qui reviennent d'Ailly en suivant la voie
ferrée. A la ferme de Courcelles, le colonel n'y est plus.
Le canon tonne plus au nord, des bruits de moteurs se font entendre à
l'est; c'est un détachement motorisé allemand venant du nord qui se
dirige vers le sud. Les balles sifflent.
Aussi rapidement qu'il le peut, le chef de bataillon rentre à son P.C.
et donne l'ordre de repli en direction de Coulemelle d'abord et de
Mesnil-Sain-Firmin ensuite. Les motorisés allemands continuent leur
route sur Folleville.
Le repli commence à
6 heures et dans l'ordre:
P.C. du bataillon, poste de secours, C.A.B.3 et 10ème
compagnie, aux ordres du capitaine Perrier.
Le chef de bataillon se rend à Coulemelle.
Les villages traversés offrent un aspect lamentable.
Le matériel de guerre traîne partout.
A Coulemelle un fusil mitrailleur en batterie dans le clocher tue un à
un les chevaux d'une batterie d'artillerie française qui errent dans la
rue; pas un artilleur n'est dans le village.
Ayant réussi à
traverser Coulemelle sans incident, le chef de bataillon continue à
rouler jusqu'à Mesnil-Saint-Firmin où l'aspect est à, peu près le
même qu'à Coulemelle.
Un civil rencontré sur la route de Montdidier lui indique que les
français se dirigent sur Maignelay.
Le chef de bataillon continue sa route. Il retrouve un élément du 2ème
bataillon près de Plainville.
Il s'entretien avec le capitaine Guyomar (6ème compagnie);
le chef de bataillon fait demi-tour et se porte au devant du capitaine
Perrier, mais il ne le retrouve qu'à la sortie de Coulemelle, sans
cesse harcelé par les tirs de l'artillerie allemande. Puis il retourne
à Plainville où il apprend que le colonel est parti pour Quinquempoix,
point de rassemblement des unités de la division.
Le chef de bataillon remonte en voiture et se dirige vers Quinquempoix
par la Herelle et Gannes.
A Gannes il tombe face à face avec un char qui ouvre le feu sur sa
voiture. Réussissant à s'échapper avec un blessé le chef de
bataillon gagne les vergers du village et ensuite le cimetière. Il est
capturé par deux chars ennemis vers 14 heures à proximité de la voie
ferrée.
La 11ème
compagnie a reçu l'ordre verbal de repli du sous-lieutenant Dabin,
officier de ravitaillement; elle a pu rejoindre le gros du régiment à
la ferme de la Borde (bois de la Morlière)
Au cours de la marche vers le sud; le sous-lieutenant Thabeault,
commandant la compagnie fut blessé légèrement à Ravenel.
Le 10 au matin il fut grièvement blessé à Angivilliers. Sa compagnie
fut capturée dans cette région.
Le détachement du
capitaine Perrier avait commencé son repli à 6 heures.
A 8 h 30 il rencontre des éléments du 1er bataillon avec
les capitaines Besse et Chagnon.
La colonne est en partie disloquée par un violent bombardement.
Après regroupement partiel, la marche se continue la plupart du temps
à travers champs.
Vers 15 heures, après une marche exténuante le détachement gagna le
bois de Montigny.
C'est là que vers 17 heures il fut encerclé et capturé après avoir
épuisé les quelques minutions qu'il lui restait.
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 | C.D.T. |
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La
C.D.T. à la réception de l'ordre de repli se porte à
Mesnil-Saint-Firmin; elle y arrive après le départ du régiment.
Après avoir fait reposer ses hommes, le capitaine Bouin décide de se
porter dans la direction normale du repli, vers le sud-est à travers le
bois d la Morlière.
Il rencontre des éléments du 2ème R.I.C. qui lui
apprennent la tentative de percée effectuée par le 2ème
R.I.C. et le 78ème R.I..
Il se joint à un bataillon du 2ème R.I.C..
Ce bataillon est arrêté par un violent bombardement d'aviation et
reflue dans le bois.
A 11 heures, après entente avec le chef de bataillon, la C.D.T. prend
la tête d'un nouveau déplacement vers le sud-est.
Elle arrive à Crévecoeur, puis Maignelay, Monrigny, Ravenel. Devant
Leglantiers le détachement apprend que l'ennemi occupe ce village, il
oblique vers l'est et gagne le bois de Leglantiers.
Il est 17 heures.
Une rafale de quatre obus tombe sur le bois tuant trois hommes et en
blessant dix de la C.D.T..
|
Nom |
PICARD |
MERCEREAU |
MERCEREAU |
|
Prénom |
Célestin
Fernand Léon |
Aristide
Albert Joseph Marie |
François
Clément Pierre Marie |
Date
de naissance |
30-06-1915 |
28-02-1917 |
13-11-1910 |
Commune
de naissance |
St
Hilaire de Vouchis |
St
Jean de Corcoué |
St
Jean de Corcoué |
Département
de naissance |
85
- VENDEE |
44
- LOIRE-INFERIEURE |
44
- LOIRE-INFERIEURE |
Grade |
|
|
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Unité |
78e
régiment d'infanterie |
78e
régiment d'infanterie |
78e
régiment d'infanterie |
Mention |
Mort
pour la France |
Mort
pour la France |
Mort
pour la France |
Date
de décès |
09-06-1940 |
10-06-1940 |
10-06-1940 |
Commune
de décès |
Leglantiers |
Leglantiers |
Leglantiers |
Département
de décès |
60
- OISE |
60
- OISE |
60
- OISE |
Cause
du décès |
tué
au combat |
|
|
Statut |
militaire |
militaire |
militaire |
Cote
du dossier |
AC-21P-133956 |
AC-21P-98015 |
AC-21P-98916 |
|
Le lieutenant
Limousin cherche à récupérer une ambulance abandonnée à Maignelay.
Maignelay et Montigny sont occupés par l'ennemi.
Le capitaine Bouin décide de reprendre le mouvement en direction du
sud-est en deux colonnes commandées respectivement par le capitaine
Gourdonneau à gauche et le capitaine Bouin à droite.
Arrêt assez long occasionné par la rencontre d'une colonne hippomobile
allemande, que faute de munitions on doit laisser écouler sans
intervenir.
La route est franchie sans incident et après une demie-heure de marche,
au jour, le détachement se trouve encerclé et contraint de se rendre.
Le lieutenant
Limousin, avec une forte fraction de la C.D.T, avait pu progresser vers
l'est pendant trois ou quatre kilomètres; son détachement est
également capturé.
Le médecin
auxiliaire Brignon se fit remarquer par son abnégation et son
dévouement. Resté auprès des blessés, il se rendit à Leglantiers
demander du secours aux troupes allemandes.
Gardé à Leglantiers il obtint cependant la promesse d'enlèvement de
ses blessés.
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D'après
des renseignements sûrs, l'avance allemande se poursuit au cours de la
journée du 9 dans toute la région au nord de l'Oise.
Entre autres, le régiment "Grossdeutschland" occupait
Estrées -Saint Denis à 16 h 30 et Verberie à 19 h 30.
Le 10 juin, les
troupes allemandes étaient en cantonnement dans la même région et
leurs avant-gardes avaient franchi l'Oise. Le régiment
En résumé des
événements de cette bataille, au cours des combats des 6, 7 et 8 juin,
malgré les attaques puissantes et réitérées exécutées sur son
front, le 78éme Régiment d'Infanterie a maintenu l'intégrité
absolue de ses positions.
Quoique débordés
et parfois encerclés, les points d'appui ont tous résisté
héroïquement sans aucune défaillance et l'ennemi n'a, en aucun point
réussi à créer des brèches dans le dispositif.
Les replis partiels ordonnés ont été effectués avec des
pertes minimes et les nouvelles positions ont pu être occupées et
mises en état de défense sans que l'ennemi puisse s'y opposer.
Pendant ces trois
jours, les officiers, les cadres et les hommes ont rivalisé de valeur
et d'endurance malgré la fatigue excessive et le manque de
ravitaillement.
Il y a lieu de ne pas omettre l'appui remarquable donné au 78ème
R.I. par le II/21ème R.A.D. commandé par le commandant
Soules.
Grâce à son habileté manœuvrière, à la précision de son tir, il a
grandement contribué à briser les attaques ennemis sur le front du
régiment et ses tirs sur les concentrations ennemies ont souvent brisé
dans l'œuf des attaques imminentes.
Il est regrettable
que l'ordre final de repli n'ait pu parvenir au corps avant le milieu de
la nuit du 8 au 9 juin; quelques heures gagnées auraient facilité la
diffusion de l'ordre et le décrochage, et auraient peut-être permis
d'échapper à l'encerclement et de ramener le régiment sur la rive sud
de l'Oise prêt à assumer de nouvelles missions.
Le combats des
diverses fractions, au cours du repli des 9 et 10 juin, ne peut se
reconstituer dans tous ses détails.
La valeur des chefs qui commandaient ces éléments n'a eu d'égale que
l'héroïsme et l'abnégation des soldats.
Au cours de cette lutte sans repos ni trêve, sans ravitaillement, le
moral est resté excellent jusqu'à la dernière minute et partout les
hommes isolés se sont regroupés autour d'un chef, officier ou
sous-officier.
Ces groupes ont cherché la liaison entre eux, retraitant en combattant,
contre-attaquant à maintes reprises pour desserrer l'étreinte de
l'ennemi, gagner du temps et du terrain pour atteindre la ligne de
recueil organisée que tous espéraient rencontrer d'un moment, à l'autre.
Après quatre à
cinq jours de lutte sans répit, à bout de forces, après épuisement
de leurs munitions, ces divers éléments ont successivement succombé
après avoir donné le plus magnifique exemple de discipline et d'esprit
de devoir et prouvé, une fois de plus, la valeur guerrière et le
patriotisme de nos vaillantes populations de l'ouest.
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Ils sont décédés ce 9 juin
1940:
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1 |
BALLON |
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2 |
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3 |
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4 |
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80 |
5 |
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6 |
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7 |
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80 |
8 |
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60 |
9 |
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10 |
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Pierre
Marie
Basile
Joseph |
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11 |
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12 |
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13 |
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60 |
14 |
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60 |
15 |
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80 |
16 |
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60 |
17 |
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|
|
? |
18 |
MAMERT |
Joseph
Clément |
Sourdon |
80 |
19 |
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80 |
20 |
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80 |
21 |
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80 |
22 |
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80 |
23 |
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60 |
24 |
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80 |
25 |
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? |
26 |
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80 |
27 |
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60 |
28 |
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80 |
29 |
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80 |
30 |
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80 |
31 |
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80 |
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Liste
faite
avec
"mémoire des hommes"
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L'adjudant
chef
MERCIER Fernand André Martin est inhumé, isolément, dans le cimetière
communal de Sourdon.
Il était né le 6 avril 1906 à Chambon le Château en Lozère. Il est
décédé à Sourdon à la suite de blessures de guerre à la tête.
(photographie de
monsieur Michel Charmes, lors d'une cérémonie organisée à Sourdon le
14 juin 2014, en sa mémoire.) |
Sources
* |
Source
1: "le chemin
des Croix 1914 - 1918" Colonel Campagne, édition Tallandier, 1930. |
Source
2: "Journal de marches et opérations"
du 21ème régiment d'artillerie de campagne. |
Source
3: "la Trouée de Revigny - 1914 - 1918" Guide illustrés
Michelin des Champs de Bataille. 1920. |
Source
4: "La Première Guerre mondiale en France" Jean-Noël
Grandhomme 2011. |
Source
5: "Journal de marches et opérations"
du 63ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
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Source
6: "le Saillant de Saint-Mihiel" Guide illustrés
Michelin des Champs de Bataille. 1920.
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Source
7: "Chemins de mémoire 14-18" Jean Pascal Soudagne.
2008. |
Source
8: "Journal de marches et opérations"
du 78ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
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Source
9: "Des Armes et des Larmes, Mémoire
creusoise de la Grande Guerre" Guy Marchadier, 2003. |
Source 10:"Le
Livre du Gradé d'Artillerie à l'usage des élèves brigadiers,
brigadiers et sous-officiers d'Artillerie de Campagne"
édition pour 1913-1914. |
Source
11: "Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier 1914 -
1918" |
Source
12: "Historique du 78ème Régiment
d'Infanterie pendant la Guerre 1939 - 1940" Colonel Pujol,
Charles-Lavauzelle & Cie |
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