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Le
mercredi 19 juillet, les exécutions du Pont de Murat:
La colonne Jesser surgit
au pont de Murat, le 19 juillet au matin.
Les officiers allemands établissent leur P.C. à la ferme Parinet et
lancent leurs colonnes à l'attaque des camps F.F.I. dont ils connaissent
cinq cantonnements tous cerclés de rouge sur une carte d'état major, que
ce soit au château de Perusse ou dans les hameaux de la vallée du
Thaurion.
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Deux
groupes d'Allemands quittent le hameau de Ville en empruntant des chemins
creux et se dirigent comme à l'exercice vers les planèzes de Bost de
Ville, un mamelon couvert de broussailles d'accès difficile et quasi
impénétrables. Ils savent que les soldats de la Garde campent dans ces
fourrés.
Le mamelon est cerné; les Français, sommé de se rendre, sortent
bientôt, l'un après l'autre, avec le colonel Robert Marty, officier
instructeur "auto" et chef des services techniques, sans avoir tiré un seul coup de feu, respectant les consignes donnée par
leur officier.
Les captifs sont
rassemblés au Pont de Murat et gardés à vue durant l'après-midi.
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Le
colonel Marty et les gardes Cardons et M... seront, après un
interrogatoire sommaire, emmené à Bourganeuf et enfermés à la tour
Zizim avant d'être dirigé sur Clermont.
Robert Marty y sera torturé à mort, le garde Caron sera
déporté à Dachau, quand au garde M..., vraisemblablement agent de
l'ennemi, il sera relâché.
- Marty Robert, lieutenant-colonel au service technique de la
Garde,
° 26/7/1894 à Rodez,
fait prisonnier le19/7/1944 au bois de Pérusse (St-Dizier-Leyrenne),
exécuté après torture par la milice le 2/8/1944 à Chamalières;
Les autres sont escortés
jusqu'à la lisière des Grands-Bois qui dominent la rive gauche du
Thaurion à la hauteur du Pont.
En bordure du sentier menant à la forêt, ils doivent creuser une longue
fosse sous une allée de vieux châtaigniers. Puis, les Allemands les font
s'aligner et les fusillent.
Ensuite, ils sont allongés dans la fosse, une couverture est étendu sur
leurs visages puis de la terre est jetée sur leurs corps.
Leurs 6 bérets sont jetés sur un tas de branches.
Ce sont:
Henri Chavanel, né le 17-11-1918 à Boisseuilh (24),
Marius Etienne, né le 22-04-1913 à Marseille (13)
Charles Heinrich, né le 01-05-1920 à Rappenheim (67), du 5ème
escadron de Garde,
Armand Hilairet, né le 24-12-1916 à Château-d'Olonne (85), du 5ème
escadron de Garde,
Roger Lambert,
Louis Leroux, né
le 19-09-1914 à Pleutuit (35)
Sur le monument du Pont
de Murat sont aussi inscrit le nom des tués de Boissieux du 17 juillet:
Bongeot René, maréchal des logis chef,
° le 28/1/1914 à Lure (70), +
au combat le 17 juillet 1944
à Boissieux (Châtelus-le-Marcheix) (Creuse);
- Champion Arsène, garde,
° le 5/9/1912 à Blennes (Seine etMarne), + 17/7/1944
à Boissieux (Châtelus-le-Marcheix) (Creuse);
- Sirveaux François,
maréchal des logis-chef,
° le
17/8/1913 St-Besson (Haute-Saône), +
17/7/1944 à Boissieux (Châtelus-le-Marcheix)
(Creuse); |
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Roger
Lambert voit le jour le 3 juillet 1917 au lieu-dit Engunaud dans la
commune de Saint-Martin-des-Combes en Dordogne. Il est issu d'une famille
d'agriculteurs, il fréquente l'école communale et obtient son
certificat d'études primaires à l'$age de 12 ans en se classant premier
du canton. Élève brillant, il ne peut cependant poursuivre ses études
faute de moyens de ses parents. Il va devenir apprenti mécanicien
jusqu'à son départ dans l'Armée, au 502ème régiment de
chars de combats à Angoulême en 1926.
Nommé successivement caporal, caporal-chef et sergent, avec son unité il
'fait campagne aux armées" du 17 septembre 1939 au 25juin 1940, puis
souscrit un nouvel engagement au titre du 18ème régiment
d'infanterie le 23 octobre 1940.
La décision ministérielle du 10 décembre 1940 l'affecte comme
élève-garde stagiaire au 6ème escadron de Montauban de la 6ème
légion de la Garde, puis il est titularisé garde le 1er juin
1941. Plus tard, affecté à Mirande, il est détaché à l'École de la
Garde à Guéret, au service technique du lieutenant-colonel Marty, et
c'est avec cet officier supérieur qu'il passe aux Forces Françaises de
l'Intérieur de la Creuse. Il tient régulièrement informée sa famille
et, notamment, le 7 juillet 1944 de son "départ à la campagne"
et, le 11 juillet dans sa dernière missive, il fait état de son nouveau
patronyme (Roger).
Malheureusement, le 19 juillet 1944, près de Champroy, l'ennemi fait de
nombreux prisonniers de guerre.
Dans son rapport, le capitaine Garnault écrit: "Le 20 juillet 1944,
vers 20 h 30, les habitants de Murat virent les Allemands se diriger vers
la forêt appelée les Grands-Bois avec six prisonniers, parmi lesquels
Roger Lambert. Une demi-heure après, une série de détonations se fait
entendre. Les habitants comprirent que les malheureux venaient d'être
sauvagement abattus. Les Allemands étant restés sur place jusqu'au 30
juillet et interdisant toute circulation de la population civile, ce n'est
qu'après leur départ que des recherches purent être effectuées par la
population. Ces recherches furent longues et laborieuses; enfin, le 4
août, à l'orée des Grands-Bois, la tombe dans laquelle les Allemands
avaient enterré les suppliciés fût découverte. C'était une tombe de 3
m de long sur 2 m de large, les corps étaient à même la terre, un
simple linge couvrant la figure des victimes, 15 cm à peine recouvraient
les corps". En signe de reconnaissance, les habitants érigent un
monument sommaire, qu'ils fleurissent.
En septembre 1944, inquiet de ne plus avoir de nouvelles, son frère cadet
(mon père) va remuer ciel et terre pour connaître la situation.
Plusieurs échanges épistolaires et un parcours, mené de Mirande à
Guéret et Bourganeuf, vont confirmer malheureusement son ressenti. Son
frère a bien été fusillé au pont de Murat. Ce n'est qu'en 1948,
accompagné de ses parents, qu'il récupérera son corps inhumé dans un
caveau à Bourganeuf.
En 1950, Vincent Auriol, président de la République, lui décerne, à
titre posthume, la Médaille militaire pour "faits exceptionnels de
guerre et de résistance" et René Pleven, ministre de la Défense
nationale, le décore de la Croix de guerre 1939-1945 avec cette citation
à l'ordre du corps d'armée: "Belle figure de patriote qui, dès le
6 juin 1944 se mit à la disposition des Forces françaises combattantes
de l'intérieur. Toujours volontaire pour les missions périlleuses. A
trouvé une mort glorieuse à le tête de son groupe le 20 juillet
1944". Ayant obtenu la mention" Mort pour la France", son
nom est gravé sur le monument aux morts de son village natal en Dordogne
et il a été donné à la 227ème promotion d'élèves-gendarmes
de l'École de gendarmerie de Châtellerault en 1996.
Son neveu.
Source http://lapinot51.free.fr/Garde/2014/page14.htm
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