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Le 11 juin 1944,
à Janaillat, dans l'après-midi, des blindés allemands surgissent sur la
place du bourg tandis que d'autres prennent position à toutes les
entrées de la localité; ils ouvrent le feu sur tout ce qui bouge et sur
les bois voisins.
La panique s'empare des
habitants et quelques-uns tentent de s'enfuir; sur eux les boches tirent
sans pitié.
...
Les habitants sont jetés hors des maisons et au nombre d'une cinquantaine
conduits sur la place, obligés de s'aligner le long d'un mur, les bras en
l'air, sous l'œil menaçant des canons de mitraillettes et des fusils.
...
L'Allemand veut savoir où sont le maquis et l'École de la Garde; il
déplie sous les yeux du premier magistrat de la commune qui fait preuve
d'un grand courage, une carte d'état major sur laquelle le bourg et les
hameaux occupés par la Résistance sont encadrés d'un cercle rouge.
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Stéle à Pierrefitte. |
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Les SS,
après avoir investi le bourg de Janaillat où ils terrorisent la
population, se rendent aux Maisons, près de ce bourg où était cantonné
un escadron de la garde qui réussit à s'échapper avant l'encerclement
entier. Le hameau a été rapidement investi par l'ennemi, qui l'a
mitraillé et bombardé avant d'y pénétrer.
Le combat de
Pierrefitte, le 12 juin:
Le 4ème escadron de
la garde composé de 80 jeunes élèves, après son repli de Guéret,
s'est installé dans le hameau de Pierrefitte, commune de Janaillat.
Ils ont avec eux des prisonniers allemands des combats du 7 juin à
Guéret. la libération de ces prisonniers au moment de l'attaque
apportera une mansuétude certaine aux Allemands.
Le capitaine Suchaud, commandant l'escadron a retenu à déjeuner, dans
la
maison Parelon, le
commandant François (Fossey) (chef des F.F.I. de la Creuse et du Cher),
le commandant Corberand de l'École de la Garde et les capitaines Richard
et Jouan.
Les gardes sont en état d'alerte et sont prés à un repli au crépuscule
depuis l'attaque sur Janaillat et les Maisons et la réception à 14
heures 15 d'un message annonçant le passage d'automitrailleuses et de camions
transportant des troupes allemandes à St-Junien-la-Brégère et à
St-Dizier-Leyrenne.
A 14 heures 30, une estafette annonce qu'une colonne de blindés allemands
se dirige vers Janaillat.
François quitte Pierrefitte pour rejoindre son P.C. de Bellesauves.
C'est alors qu'à 17 heures 15, des automitrailleuses de la "Das
Reich" font irruption dans le hameau. Le capitaine Séchaud,
croyant à une simple reconnaissance plus qu'à une attaque, décide de ne pas
engager le combat et descend en bas du village pour donner l'ordre aux
sentinelles de laisser passer le convoi. Mais l' ennemi qui connaît l'existence des gardes
vient pour attaquer et déclenche un feu nourri.
La garde riposte. Le capitaine est tué des le début de l'attaque. Le
lieutenant Doison donne l'ordre de décrocher.
Le capitaine Jouan et ses hommes du 3ème escadron sont
encerclés dans un bois. Pendant que des gardes réussissent à fuir, le
capitaine Jouan décide la reddition. Ils sont fait prisonniers.
Les autres se repli sur St-Eloi guidé par un jeune civil (Robert
Parelon), il y a de
nombreux disparus. Ils sont attendus par les Allemands au bord de la
nationale 140 et se réfugient dans un bois pour attendre la nuit. Ils y
sont attaqués. Beaucoup de jeunes élèves et de gradés sont capturés;
le 3ème escadron a perdu plus du tiers de son effectif.
Est tué:
- Séchaud Léon, capitaine, commandant le 4ème escadron, ° le
25/5/1910 à Dudelange (Luxembourg), tué au combat le 11/6/1944 à Pierrefitte
(Janaillat)
(Creuse);
Sont faits prisonniers:
- le capitaine Jouan;
- le chef Doom;
- les élèves gardes Bonte, Bur, Cognard, Dechaume,
Dornier, Faivre, Gaillard, Hinterlang, Kloeckner,
Labeur, Mouyrigat ( Morraglia), Quennesson, Respaud,
Reuter, Rouy, Sauzet, Sentenac, Peuch et
Rolland.
- Le garde Wessberger, gravement blessé est abandonné sur un trottoir et
est soigné par des français.
Les autres sont conduit à Limoges où ils sont épargnés grâce au bon
traitement qu'ils avaient donné à leurs prisonniers allemands mais
sont condamnés à la déportation.
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En
cliquant sur la carte apparaît une carte d'état major 1/50 000. |
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Notre escadron trouva refuge à Pierrefitte
dans les environs immédiats de Janaillat à
une trentaine de kilomètres de Guéret. La nuit du 10 au 11 juin fut
calme ce qui nous permit de nous détendre un peu après avoir subi des
mitraillages et des bombardements aériens incessants alors que nous nous
replions. Il faisait chaud et nous transportions notre barda dans un sac
très lourd. De plus nous étions revêtus d’une lourde veste de cuir et
nos jambes étaient enserrées dans des houseaux, eux aussi de cuir. Nous
étions épuisés, abasourdis mais nous conservions un moral de fer malgré
notre jeune âge.
Le 11 juin au matin, bien a l’abri
sous la feuillée, ayant reçu l’ordre de ne pas
nous dévoiler au cas ou des blindés allemands feraient une
incursion sur les routes environnantes, nous vaquions à diverses
occupations. Les uns étaient proposés à la garde des prisonniers, nous
en avions une vingtaine, d’autres assuraient des missions
d’observation ou de liaisons, d’autres astiquaient leur armement etc…
quand, soudain, des blindés ennemis passèrent sur la petite route qui
bordait le bois dans lequel nous étions. Dans un premier temps la
consigne de silence fut respectée… jusqu’au moment où un coup de feu
émanant de notre camp partit. Le feu appelant le feu, la bataille de Janaillat
était déclenchée. Edmond Reuter y participa avec cœur, je peux vous
l’assurer.
Les blindés étaient en fait des transports de troupe blindés.
Ils appartenaient, ce que nous apprîmes plus tard, à la division S.S. Das
Reich, régiment Der Fürher,
cette même division qui s’illustra
la veille, donc le 10 juin, en perpétrant le massacre de la
population d’Oradour-sur-Glane et l’avant-veille, en pendant une
centaine d’habitants de la ville de Tulle en guise de représailles.
Ils
débarquèrent de leurs engins blindés, nous contournèrent sur notre
droite et tentèrent de couper tout repli à l’aide de plusieurs
mitrailleuses légères bien camouflées dans un champ de blé juste au
dessus de nous. Nous arrivâmes quand même à nous dégager et à nous
fondre dans les bois par petits groupes, mais que l’alerte avait été
chaude….très chaude. Notre capitaine avait été tué, un autre
capitaine avait pris une balle dans la jambe, et un de nos camarades une
rafale dans le ventre. Personnellement, chargé du F.M
avec un de mes camarades André Cognard, nous
décrochâmes en dernier, et au hasard des traces trouvées et suivies
dans le sous-bois, nous rejoignîmes un groupe en fin d’après-midi.
Toutes
les unités avaient éclaté. Ce groupe était complètement disparate. Il
y avait là, le Capitaine Jouan qui
appartenait à un escadron de Limoges je crois, et qui devait mourir
quelques mois plus tard à Buchenwald, le Lieutenant Doison
qui avait pris l’affaire en main et tentait de faire le point, Robert Parelon,
le fils de la ferme où nous campions et qui s’était joint à nous (
il avait l’avantage de connaître parfaitement les lieux), ainsi
que quelques autres gradés et camarades, dont Edmond Reuter et…toujours
quelques prisonniers allemands.
Alors que tout paraissait calme et que chacun cherchait à récupérer,
soudain, des rafales d’armes automatiques crépitèrent. Des hurlements
et vociférations emplirent le sous-bois, et une nuée de SS se jeta sur
nous. Nos prisonniers se faisaient reconnaître par leurs amis qui
venaient les délivrer. Quelques uns des nôtres, placés à l’arrière
du dispositif purent plonger dans une déclivité naturelle du terrain et
s’échapper, mais 22 d’entre nous dont Edmond Reuter et moi même furent
faits prisonniers. Que faire lorsqu’on se retrouve brusquement avec une
mitraillette sur le ventre et que vous êtes allongés sur le dos ?
Le combat fut bref, il n’y en eut même pas de notre part car
nous étions pris totalement au dépourvu. Quid des sentinelles ?…car
il y en avait… Aujourd’hui je me pose encore la question.
Rassemblés sans aménité par les SS, chargés de tout notre
barda, les armes placées dans nos couvre-pieds, nous fûmes emmenés
solidement encadrés jusqu ‘aux véhicules blindés et transportés
ainsi jusqu’à Limoges dans une cour de caserne je pense, où nous passâmes
la nuit du 11 au 12 juin."
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La maison
"Parelon" à Pierrefitte (Janaillat - 23). Dans cette maison, à
l'époque vivait la famille Parelon: les aînés, Prosper et Félicité,
leur fils et son épouse, Henri et Marie, leur fils et petit-fils Robert
qui à l"époque avait 21 ans et Auguste, le frère de Prosper.
C'est dans cette
maison qu'eut lieu le repas des chefs avant l'attaque allemande. |
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Le 4ème escadron, s'est installé le 9 juin sur la colline qui
domine le village de Pierrefitte et la route Janaillat-Chatenet. Le
dimanche 11 juin, son effectif se compose de deux capitaines, Séchaud et
Richard, de deux lieutenants, Doison et Raveney, de 80 élèves-gardes incorporés
autour du 15 mai.
Le 4ème escadron garde 19 prisonniers allemands, provenant de
la garnison de Guéret.
Ce dimanche 11 juin, 21 officiers du maquis déjeunent à Pierrefitte: une
délégation F.F.I. conduite par le commandant Fossey et une délégation
de l'école de la Garde conduite par le commandant Corberand.
Vers 15 h, une forte colonne de blindés allemands, se dirigeant vers
Saint-Dizier-Leyrenne-Janaillat, est signalée.
Le repas est interrompu et les, officiers rejoignent leurs campements
respectifs.
Nous regardons les blindés allemands se diriger de Janaillat vers
Pierrefitte. Devant leur nombre, une dizaine, le capitaine Séchaud
décide de ne pas engager le combat.
- "Restez avec les soldats, et attendez mon retour, dit il au
lieutenant Doison, je vais donner moi-même l'ordre aux sentinelles de
ne pas tirer et les faire se replier."
- "Ne prenez aucune initiative, attendez mon retour"
- "Restez à côté de moi, me dit le lieutenant Doison, nous
aurons certainement besoin de vous."
Le 4ème escadron n'a qu'un point de repli: les Grands-Bois,
situés au sud de Saint-Dizier-Leyrenne, en bordure du Thaurion. |
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Impossible
de partir dans cette direction, les Allemands viennent de
Saint-Dizier-Leyrenne.
Pour moi, il faudra partir vers l'est.
Tout est calme.
Soudain, la fusillade
éclate, terrible: d'un côté les fusils-mitrailleurs, bien abrités
derrière les rochers qui dominent la colline, de l'autre les canons et
les mitrailleuses des blindés.
Nous attendons le retour
du capitaine Séchaud.
Soutenu par deux gardes, le capitaine Richard s'éloigne de la fusillade,
une balle lui a traversée la jambe.
Le lieutenant Raveney arrive en courrant trouver le lieutenant
Doison,
- "Séchaud est mort, lui dit il, c'est à toi de prendre
le commandement. Que faisons nous ?"
- "Nous décrochons" répond Doison.
- "Je vous couvre" dit Raveney.
Il prend le fusil-mitrailleur d'un élève-garde, désigne deux hommes
pour porter les munitions et repart vers la fusillade.
Au campement tout va très vite, les 19 prisonniers allemands sont sortis
de la maison où ils sont gardés.
Il est temps de partir car les Allemands, ne pouvant que difficilement
enlever la position de face, un groupe parti d'Azat-Chatenet, l'a
contournée et arrive à notre hauteur. Les balles ricochent autour de
nous.
Voyant leur délivrance proche, 7 prisonniers s'assoient et malgré les
invectives des élèves-gardes alsaciens qui les gardent, refusent de
partir.
- "Laissez les !" dit le lieutenant Doison. je continue et tout le monde suit.
Après 3 km environ vers l'est, principalement à travers bois, dans un terrain
accidenté, nous arrivons dans une petite clairière. Le lieutenant
Doison ordonne 10 minutes de pause, il fait très chaud.
Les élèves-gardes sont fatigués. Les sentinelles sont placées autour
de la clairière. Le lieutenant Doison me fait le point sur la
carte.
Nous sommes environ à 1 km de la nationale Guéret-Bourganeuf. Je veux
faire traverser l'escadron au sud du village de Drouilles, puis aller sur
Sardent (région que je connais bien pour avoir fait des liaisons dans le
maquis).
Nous sommes sur le point de repartir, quand une sentinelle signale trois
gardes venant dans notre direction. Dans ce groupe, il y a le capitaine
Jouan. Le lieutenant Doison lui passe le commandement.
Jouan a un point de repli: Faux-la-Montagne. Nous
ne repartirons pas immédiatement, nous attendrons la fin du jour et
formeront plusieurs groupes.
Nous restons donc assis dans la clairière, les prisonniers au milieu de
nous (les jours sont longs au mois de juin.)
Les sentinelles n'ont rien signalé. Soudain,
la fusillade reprend autour de nous. Les balles sifflent venant de tous
côtés: Nous sommes complètement encerclés.
Les 12 prisonniers se lèvent au milieu de nous et crient pour signaler
leur présence.
Les balles sifflent plus haut. Entre deux rafales, les Allemands hurlent:
- "Jetez vos armes ! Rendez-vous !"
Au 4ème escadron, nous ne savons pas dans quelle direction
partir. Personne ne bouge.
La fusillade s'arrête, les S.S. se jettent sur nous: c'est le
"sauve-qui-peut". |
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23
seront prisonniers.
Ils iront rejoindre les 3 prisonniers du village de Pierrefitte: Bonte,
Kloeckner et Weisberger. |
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Ce
dernier, blessé grièvement, sera laissé pour mort sur un trottoir à
Limoges.
Gaillard sera fusillé dans la cour de la caserne à Poitiers. Ils seront
donc 24 à rejoindre Buckenwald.
Le 4ème escadron
aura perdu ce 11 juin 1944 la moitié de ses effectifs.
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Cette
journée racontée par le général Véran Cambon de Lavalette
(° 18/12/1923, + 26/1/2014) dans "de
la Petite-Bastide à la Résistance et au camp de Dachau",
élève garde à l'époque.
Où était donc passé le
P.C. de l'École ?
Nous l'avons appris quelques jours plus tard. Le 11 juin vers midi, nos
camarades installés depuis la veille à Janaillat perçoivent des bruits
de moteurs. Ce sont des chars allemands.
C'est la surprise totale.
Un tel rassemblement ne pouvait pourtant passer inaperçu. Avions
d'observation ou délation, les mouvements du 9 juin n'avaient pas
échappé aux éléments de la Division "Das Reich" chargés du
nettoyage.
C'est le drame.
Le capitaine Séchaud, commandant le 4ème escadron d'élèves-gardes,
est tué en se portant avec un courage, hélas téméraire, à l'attaque
d'un char, armé de son seul pistolet.
Le peloton chargé de la garde des prisonniers de Guéret, ceux-ci au
nombre d'une soixantaine, parvient à décrocher mais est rattrapé,
encerclé, mitraillé.
Le capitaine Jouan qui en a pris le commandement ordonne le
cessez-le-feu pour éviter le massacre. Les S.S. qui, la veille avaient
carbonisé Oradour et sa population pour venger la prise du
Sturmbanhführer Kampfe, risquaient de s'acharner sur ceux qui avaient
gardé captive une partie de la garnison de Guéret.
Mais nos camarades ne le
savaient pas encore; par miracle, ils furent sauvés du peloton
d'exécution.
(ils n'échappèrent pas pour autant à la déportation. Sur vingt-six,
neuf mourront, dont huit au camp de Neu-Stassfurt, Kommando de
Buchenwald).
Que s'était-il passé ? Le "miracle" était dû à nos
prisonniers allemands. Le témoignage de mon camarade de promotion Guy
Hinterlang*, rescapé de Neu-Stassfurt est ainsi rapporté ("Un
pas, encore un pas" Martelle Editiond):
- "Après la furie de notre désarmement par les S.S., je me trouve
à côté du capitaine, lorsqu'un Major (?), l'officier le plus élevé en
grade des prisonniers libérés, vient vers lui et lui tient en français
ces propos inoubliables pour moi:
- Je regrette ce qui se passe là. Aujourd'hui c'est votre tour, demain ce
sera peut-être le nôtre. Nous avons été bien traités, nous nous en
souviendrons et nous ferons tout notre possible pour vous."
Il a bien fallu tout le poids du témoignage de ces prisonniers,
sauvegardés une première fois à Guéret lors de l'assaut de leurs
cantonnements, puis épargnés dans la retraite de leurs geôliers qui,
s'ils les avaient "liquidés" lors de leur refus d'avancer,
auraient pu se dégager comme les autres pelotons. Car le S.S. de la
"Das Reich" n'avaient pas coutume de faire quartier ! Janaillat
se situe au lendemain d'Oradour !
La Division "Das
Reich" avait marqué de quatre jours d'horreur son passage en
Limousin. Trois colonnes allemandes avaient convergé sur Guéret le matin
du 9 juin:
les grenadiers de Montluçon, premiers arrivés (ils n'avaient pas fui
très loin, et, renforcés, avaient une revanche à prendre),
puis une formation venant de la Souterraine,
et, surtout, arrivant par le sud, le Régiment "Der Führer" de
la sinistre Division Blindée S.S. "Das Reich".
Si Guéret fut totalement épargnée un massacre se déroulait tout près,
le jour même, à Combeauvert, sur la route de Bourganeuf. Venant de
Montauban, la colonne Kampfe (division "Das Reich")
interceptait, en début d'après-midi, deux camions de très jeunes
volontaires, sans armes, venus d'Aubusson et de Valllières, puis un
camion venant de Guéret avec un dernier contingent de prisonniers. Trente
deux morts, assassinés sur place ou tués en combattant, en ce 9 juin
1944 où d'autres éléments de la même division venaient de pendre
quatre-vingt-dix-neuf otages à Tulle.
L'histoire retiendra que le soir de ce jour d'horreur, le sturmbanführer
Kampfe, bourreau de Combeauvert, fut capturé dans la Haute-Vienne, par
le
sergent F.T.P Canou, et que la division "Das Reich" se vengea le
lendemain 10 juin sur le village martyr d'Oradour-sur-Glane.
Trois affreux forfaits en deux jours. Beau tableau pour le Général
Lammerding* commandant la "Das Reich" qui, pour avoir accompli
ces basses besognes, arriva finalement trop tard sur le front de Normandie
pour pouvoir changer le cours de la Libération de la France.
* Guy Hinterlang,
né 6 février 1925 à Menton. Terminera sa carrière militaire en tant
que général.
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Heinz Bernard Lammerding, ° 27/8/1905 à Dortmund, + 13/1/1971 à Bad
Tölz
En 1953, au tribunal de Bordeaux, il est jugé et condamné à mort, par
contumace' pour "crimes de guerre" pour les massacres de Tulle
et d'Oradour-sur-Glane.
Il ne sera pas extradé.
Il meurt d'un cancer généralisé à l'âge de 65 ans.
Ses funérailles attirent plusieurs centaines d'anciens officiers nazis. |

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