École de la
Garde et Garde Mobile (avant le 6 juin)
La
Garde:
la loi du
24 mars 1943 qui rattache les régiments de la Garde aux forces de
maintien de l'ordre du Département de l'Intérieur, afin que ce dernier
puisse contrôler pleinement toutes les institutions ayant vocation à
maintenir l'ordre. Cette loi crée une direction générale de la Garde
composée de chef de cabinet, adjoint, chargés de mission, chefs de
bureaux... placée sous les ordres d'un directeur : le général Jean PERRÉ
nommé par décret du 7 avril 1944.
Déracinée, réduite à
l'extrême, amalgamée malgré elle à des formations favorables au
gouvernement de Vichy, soumise aux directives de la « révolution
nationale » collaboratrice, imposée par l'erb Feind, mutilée dans sa
forme, la Garde allait être soumise dès 1943 à sa plus rude épreuve,
la lutte contre les « terroristes ». Prise dans le terrible piège de la
soumission aux lois sous peine de mort et son idéal républicain, démocratique
et humaniste, la garde allait devoir faire face à d'effroyables
situations. Combattre les maquis alors qu'elle leur était favorable aux côtés
de la GMR et de la milice était tout simplement insupportable."
source: http://lecahiertoulousain.free.fr/Mobile/Garde_et_guerre.html
L'école de la
Garde:
Ils y étaient car
cités par le général Véran Cambon de Lavalette dans "de
la Petite-Bastide à la Résistance et au camp de Dachau"
(tous n'ont pas suivi le passage dans la résistance):
Les officiers:
le colonel Favier: homme calme et pondéré, commandait l'École
avec modération et dignité.
lle lieutenant colonel Marty: remarquable instructeur des
cours "auto".
le commandant Corbérand.
le commandant Dautun: commandant les escadrons d'élèves-gardes: effrayante
gueule-cassée de 14-18, redouté, soupçonné d'intégrisme pétainiste,
passait les revues à cheval.
Son slogan: "pour un oeil, les deux yeux, pour une dent, toute la
gueule".
le capitaine Séchaud.
le capitaine Jouan.
le capitaine Faurie, commandant l'escadron (le plus âgé, flegmatique,
impérial, fait les inspections sur le terrain à cheval)..
le lieutenant Georges. successeur du capitaine Faurie à la
tête de l'escadron pendant les combats de Guéret.
le sous-lieutenant Guillot, chef de peloton:
encore
jeune et plein d'une ardeur juvénile, il sut passionner ses élèves pour
l'instruction tactique en salle et sur le terrain, la balistique et le re^èrage
au son, "ta-co-si", des tirs ennemis.
l'aspirant Marc.
l'aspirant Cazalet.
l'Aspirant Roger Abadié.
Les sous-officiers:
l'adjudant-chef Delpierre, chef de peloton: terrible, qui
s'efforce de faire apprendre par cœur le "Règlement du Service
dans l'Armée".
le maréchal des logis chef Bongeot.
le maréchal des logis Perlet.
Les gardes:
Cajat, Camus, Caron, Catalifaud, Champion, Chapon, Chaumont,
Chausse, Chevalet, Donzey, Etienne, Hilaret, Henrick, Lambert, Leroux,
Marès, Petit, Ravoyard, Roux, Sirveaux.
les élèves-gardes:
Bergue, Bois, Castelin, Chambre, Fourneret, Dany Gaillard, de la Haye Saint Hilaire,
Guy Hinterlang, Lefébure, Mélin, Minet, Verdier.
A Guéret, l'École de la Garde se manifestera lors de cérémonies.
Ainsi, le 4 mars, dans l'après-midi, les escadrons défilent en ville et
la musique du 4ème régiment donne un concert sur le parvis de l'hôtel de
ville.
le dimanche 7 mai, spectacle hippique donné aux guerétois: sauts
d'obstacle et jeux équestres divers (cavalcade en costumes anciens)
Mais si l'École n'est pas engagée contre la Résistance, il n'en est pas
de même de la Garde Mobile qui opère jusqu'aux veilles du débarquement
contre le Maquis dans le secteur de la Souterraine où un escadron occupe
une partie des locaux du collège de garçons tandis que le G.M.R Berry
cantonne à proximité, à l'hôtel Lefrère. Des Gardes Mobiles, en
embuscade à Bridiers (commune de la Souterraine) le 13 mai 1944, ont
tiré au F.M., sur deux résistants désarmés.
Le 17 mai, sous le commandant du
Lieutenant-colonel Besson, les Gardes
Mobiles, prêtant main forte aux G.M.R. du groupement "Berry" et
aux Francs Gardes de la milice ont participé à l'attaque du maquis
F.T.P. de la Bonnelle (près de St-Maurice-de-la-Souterraine). Il ne semble
pas que l'École ait participé à la répression.
On a assuré que François, le chef des M.U.R. avait eu avec certains de
ses officiers des contacts sérieux et qu'une partie d'entre eux ne
suivraient pas le colonel Favier, l'homme-lige du gouvernement de Vichy.
Le désir de résistance existait chez de nombreux élèves-gardes et dans
la majorité de l'encadrement.
Au départ pour leur première permission, les élèves se rendent en rang
et aux pas cadencé, de la caserne à la gare en chantant spontanément
"la Marche lorraine".
Vers la fin mai, un élève garde de l'escadron monté sort de l'écurie
à l'aube avec son cheval et rejoint le Maquis avec son armement
individuel.
Un certain consensus existait avec la résistance: rencontres "sans
histoires" dans les bois lors d'exercices de patrouilles entre
élèves et maquisards.
Refus d'obéissance d'un peloton d'élèves à un ordre donné de
participer à une action de maintien de l'ordre.
Les créateurs de
l'école étaient de sensibilités différentes:
- le général Perré, directeur de la Garde, est
un fervent "maréchaliste. Son but est de pouvoir réunir le maximum
d'escadrons pour l'arrivée des alliés et protéger Pétain.
Il sera condamné sévèrement en
1946 par la cour de justice de Poitiers. En particulier il perdra son
grade de général.
- son adjoint, le chef d'escadron, le lieutenant
colonel Rémi Robelin, est membre de l'O.R.A. (organisation de résistance
de l'armée) et pense plus faire passer les escadrons, ensemble, dans la
résistance le moment venu.
Robelin et 51 membres de son réseau
de la Garde sont découverts par la Gestapo. Il est arrêté début
juillet 1944 à Vichy,, affreusement torturé et mort des suites de
ses tortures ou achevé à Clermont Ferrand
peut-être le 10 août 1944. On ne
trouva jamais son corps. La promotion n° 67, 1962-1963, de l'E.O.G.N.(école
des officiers de la Gendarmerie Nationale) porte son nom.
(voir un article sur lui ici
et ici)