Le
21 décembre, à 14h 30, une patrouille du 2ème bataillon se
heurte à des Allemands en position à la côte 25; après un vif
engagement, l'ennemi se replie. Les F.F.I. ont deux blessés, le soldat
Chaizeau Pierre et l'adjudant Auger. Ce dernier touché par 3 balles
meurt à l'hôpital de Poléon le 23 décembre. L'ennemi aurait eu 8
tués et un blessé.
Ce sont ensuite une
succession de patrouilles et de coups de main.
Le 25 décembre, les soldats Bey REné et Fernadez Maurice sont
blessés par l'explosion d'une mine placé dans un emplacement d'arme
automatique.
Des embuscades sont tendues, mais les attaques allemandes sur les postes
sont inquiétantes.
Le 28 décembre, deux sections ennemies enlèvent un poste de
surveillance entre les côtes 25 et 31; une contre attaque du 2ème
bataillon reprend la position mais il y a deux prisonniers et deux
blessés.
Le même poste est
attaquée de nouveau le 30 décembre et le soldat Gourgousse
Adrtien de la 6ème compagnie est tué.
Le 5 janvier 1945,
vers minuit, les Allemands déclenchent une violente attaque sur les
avants postes, se retirent puis reprennent le combat avant le jour, en
réussissant à isoler deux sections de la 7ème compagnie. Les
réserves colmatent les brèches et refoulent l'ennemi aidées par des
tirs d'artillerie. L'attaque ne fait aucun blessé.
Le 16 janvier,
lors d'une patrouille entre les lignes, le sergent Rouger du 1er
bataillon est mortellement touché.
Le 22 janvier,
3 sections allemandes font mouvement vers les positions tenues par les
creusois. Ils sont repérés et une action concertée est entreprise
pour les neutraliser avec l'aide de l'artillerie.
Au début février,
un bataillon du 4ème Zouave est placé sous les ordres du colonel
commandant le 78ème et un peloton du 1er Spahis marocains vient
renforcer le 78ème.
Le 19 février,
une section de la 8ème Compagnie, commandée par le sous lieutenant
Baud, part de Bouhet pour s'installer en observation sur la côte
27: ses 3 groupes avancent en triangle; celui de gauche commandé par le
sous lieutenant Baud surprend derrière une haie un groupe d'une dizaine
d'Allemands qui lèvent les bras, mais presque en même temps, une
section ennemie arrive au pas de charge et encercle le groupe Baud et
ouvre le feu. Une fusillade générale s'ensuit au cours de laquelle le
sous lieutenant Baud et Cognet Marcel sont tués, le sergent Favre
Marcel et 3 soldats sont faits prisonniers.
Le groupe de droite, en se portant sur les lieux de l'embuscade, perd un
homme, Jean Micheli.
Le 20 février,
le sergent Mathieu est tué à la côte 36.
Les obsèques des
volontaires F.F.I. ont lieu à Benon le 21 février; la
population entière y assiste et des délégations de toutes les
formations F.F.I. du secteur sont venues rendre un dernier hommage à
leurs compagnons tombés sur ce front.
A la fin du mois,
les effectifs du régiment ont fortement baissés du fait du départ
vers des centres d'instruction de 51 sous-officiers chefs de sections ou
chefs de groupe, et de nombreuses mutations.
Les attaques ennemies sont à craindre; une échoue le 1er mars,
au cours de la nuit.
(IL s'agit d'une "bataille alimentaire " pour les
allemands. Elle se déroule dans le secteur de Saint-Jean-de-Liversay à
la jonction des 93ème
et 114ème
RI. Les combats s'étendent vers Nuaillé, St Sauveur, Ferrières avec
la participation des 78ème , 114ème et 11ème
RI. Contrairement
à l'attaque alimentaire allemande à
Marans en janvier 1945 qui fut une une réussite pour ces derniers et
causa de grosses pertes aux FFI; 300 morts,
disparus ou prisonniers, cette attaque
allemande est tenue en échec grace à l'utiulisation des chars Somua du
12ème RA et le soutien par des
éléments du 4ème
régiment de Zouaves et le concours de l'aviation. Si les allemands se
replient sans ravitaillement, les pertes sont lourdes
tant du côté allemand ( 1500
morts, blessés et disparus) que français (61 morts ou disparus, 252
prisonniers).
"La Rochelle 1939/1945" sous la direction d'Annick
Notter et Nicole Proux, Geste éditions 2015 .)

En raison de la diminution des effectifs et de l'assèchement des
marais, les positions sont plus difficiles à tenir.
L'état major donne des consignes: évacuation totale de la population
dans la zone du front, établissement d'une ligne d'avant-postes très
mobile ayant pour but de donner l'alerte et l'installation d'une ligne
de résistance chargée de retarder l'ennemi en attendant l'arrivée de
la contre attaque qui partira d'une troisième ligne sur laquelle devra
échouer une éventuelle offensive ennemie.
Mais les Allemands ne lancent pas d'attaque d'envergure: leur moral a
baissé.
Le 3 mars,
sept déserteurs: 6 Allemands et 1 Alsacien.
Le 28 mars, 3 autres déserteurs.
Une épidémie de
para-thyphoïde B se déclare: en quelques jours, une soixantaine de
soldats et de gradés sont hospitalisés.
Le 12 avril,
quelques renforts arrivent de la Creuse (ce sont 10 sous-officiers qui
viennent de l'école des cadres de Guéret.)
Fin avril, en
vue d'opérations offensives proches, on donne l'ordre de rapprocher le
dispositif jusqu'au contact des avants-postes ennemis.
Le 1er bataillon prend position au
quartier nord, occupe la chapelle, la Ferme sans nom.
Le 2ème bataillon s'installe au
Moulin Besson, aux Petites Rivières et Silop.
Le 3ème bataillon relevé
stationne à Benon.