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2) " la Bataille
de la Marne", au sud
de Vitry-le-François puis, la contre-attaque |
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Désormais
le territoire français est envahi. Bercée jusque-là par les
communiqués lénifiants du "Grand Quartier Général"
(installé depuis le 4 août à Vitry-le-François.), la population
découvre, stupéfaite, le 25 août, un front stable "de la Somme aux
Vosges". Elle comprend alors que les combats ont désormais pour
enjeu le cœur de la France.
Si la victoire du général Lanrezac et de sa 5ème armée à Guise, les
28-30 août, permet un instant de répit, on se bat bientôt en Champagne.
Le 2 septembre le gouvernement et le Parlement se réfugient à Bordeaux.
Seule lueur d'espoir: la retraite ne se mue pas en débâcle, et préserve
une grande partie des forces. Les Allemands, croyant déjà avoir partie
gagnée, se prennent à mépriser ( et donc à sous-estimer) leurs
adversaires et se préoccupent surtout de pillage. Le champagne qui coule
à flots est un allié de poids pour les Français...
C'est alors que le
généralissime Joffre qui, sans avoir su anticiper le désastre, n'a
toutefois jamais cédé à la panique, va réussir à redresser la
situation. Son adversaire le plus entreprenant, le général von Kluck,
lui en donne l'occasion. Au lieu de foncer sur Paris - les premiers
éclaireurs allemands n'en sont plus qu'à une trentaine de kilomètres -,
le commandant de la première armée allemande néglige la capitale et la
contourne par l'Est. La plupart des historiens s'accordent à penser que
von Kluck désirait détruire les forces françaises qu'il croyait en
déroute avant de s'engager dans Paris.
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Le
général Joffre |
Au
cours du crucial conseil de guerre du 4 septembre, le général Berthelot,
alter ego de Joffre, lui conseille de résister sur la Seine, afin
d'entraîner les Allemands le plus au sud possible et de les enfermer dans
une nasse. Mais le général en chef choisit la Marne et demande au
commandant Gamelin de rédiger un ordre du jour devenu fameux: "Au
moment où s'engage une bataille dont dépend le sort du pays, il importe
de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Tous
les efforts doivent être employés à attaquer et à refouler l'ennemi.
Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte garder le
terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer."
Auparavant, il s'est assuré, non sans difficultés, le concours du corps
expéditionnaire britannique du maréchal French.
Joffre vient de former
une 6ème armée, confiée à Maunoury, à la disposition du général
commandant le camp retranché de Paris, Gallieni. Il lui assigne le rôle
de prendre von Kluck par son flanc ouest, avec à sa droite les Anglais et
la 5ème armée, où Franchet d'Esperey vient de remplacer Lanrezac. Le
gouvernement de Paris utilise au cours de l'opération des taxis
désormais inséparables de la "légende de la Marne". Tandis
que les Allemands tentent de se dégager par l'Est, les armées de Sarrail
et de Castelnau résistent autour de Verdun et de Nancy. Au centre, une
seconde armée nouvelle, la 9ème commandée par Foch, tient solidement
les marais de Saint-Gond. Finalement, les Franco-britanniques
s'engouffrent dans une brèche apparue ente les 1ère et 2ème armées
allemandes. Les Alliés tiennet là une victoire incontestable, mais non
pas définitive, comme ils le croient pendant quelques jours. Bientôt, en
effet, l'envahisseur se retranche solidement sur l'Aisne, la Somme, en
Champagne et dans l'Argonne.
La bataille de la Marne,
qui se déroule en fait entre Paris et Nancy, a pourtant un énorme
retentissement. Le moral des soldats et des civils alliés remonte
fortement; les neutres indécis ont la preuve que l'armée allemande n'est
pas invincible. |
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Les forces en
présence dans le secteur de la 4ème armée.
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ORDRE
DE BATAILLE DE LA IVème ARMÉE FRANÇAISE pour la période du 6 au 14
septembre 1914
(Ces tableaux sont tirés
de l'ouvrage "LES ARMEES FRANCAISES DANS LA GRANDE GUERRE" TOME
1, CHAPITRE I, VOLUME 3,
ce tableau est tiré de http://20072008.free.fr/site2004/compo4_a.htm
)

Commandant en chef de
l'armée : Général Joffre.
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IVème ARMÉE. :
Général de Langle de
Cary;
chef d'état-major : général Maistre jusqu'au 12/9, puis
|
Général de Langle de Cary *3 |
|
Corps d'Armée
et
divisions |
2e C.A. : 3e et
4e D.I.
12e C.A. : 23e et
24e D.I.
17e C.A. : 33e et
34e D.I.
21e C.A. : 13e et
43e D.I. (du 7/9 jusqu'au 13/9 inclus)
C.A.C. : 2e et 3e
D.I.C.
|
Artillerie
lourde :
colonel Masselet |
2e R. A. L.
|
1 groupe de 155
C. T. R. (3 batteries de 4 pièces)
|
Aviation
: Commandant
Barès puis du 2/9 capitaine Roisin |
2 escadrilles V
(N° 14 et 21).
|
1 escadrille C (N°
11).
|
1 escadrille D (N°
22)
|
 | CORPS D'ARMEE |
 | 2e C.A.
: général
Gérard,
chef d'état-major : lieutenant-colonel Monterou, puis du 8/9 lieutenant-colonel
Vidalon.
|
3e D.I.
: général
Cordonnier,
chef
d'état-major : commandant Basly. |
5e brigade
(colonel puis général Toulorge) : 72e R.I., 128e R.I.
|
6e brigade (général
Caré) : 51e R.I., 87e R.I.
|
Cavalerie 19e
chasseurs à cheval (1 escadron).
|
Artillerie 17e
R.A.C. (3 groupes 75)
|
Génie: 3e régiment
(compagnie 2/1).
|
4e D.I. :
général
Rabier;
chef d'état-major : commandant Guillaume.
|
7e brigade
(colonel Lejaille, puis du 9/9 colonel Blondin) : 91e R.I., 147e
R.I.
|
87e brigade
(colonel Mangin) : 120e R.I., 9e B.C.P., 18e B.C.P.
|
Cavalerie : 19e
chasseurs à cheval (1 escadron)
|
Artillerie : 42e
R.A.C. (3 groupes)
|
Génie : 3e régiment
(compagnie 2/2).
|
Réserve
d'infanterie
|
272e R.I., 328e
R.I.
|
Cavalerie
|
19e chasseurs à
cheval (4 escadrons).
|
Artillerie
|
29e R.A.C. (4
groupes)
|
Génie
|
3e régiment
(compagnies 2/3, 2/4, 2/16, 2/21 )
|
|
|
12e C.A.
: général Roques;
chef d'état-major : colonel Méric puis du 10/9 lieutenant-colonel
Bernard.
|
*3 |
23e D.I. :
général
Masnon,
chef d'état-major
: commandant Séguin.
|
45e
brigade (colonel Arlabosse) : 63e R.I., 78e R.I.
(Régiments limousins)
|
46e
brigade (colonel Chéré) : 107e R.I., 138e R.I.
|
Cavalerie
: 21e chasseurs à cheval (1 escadron)
|
Artillerie : 21e
R.A.C. (3 groupes 75) (Régiment
d'Angoulême comportant des limousins dont un de mes G.P.)
|
Génie : 6e régiment
(compagnie 12/1).
|
24e D.I.
: général Descoings;
chef d'état-major
: commandant Delouche.
|
47e brigade
(colonel Jacquot) : 50e R.I., 108e R.I.
|
48e brigade
(colonel Dubois, puis du 10/9 colonel Méric) : 100e R.I., 126e
R.I.
|
Cavalerie : 21e
chasseurs à cheval (1 escadron)
|
Artillerie : 34e
R.A.C. (3 groupes 75)
|
Génie : 6e régiment
(compagnie 12/2).
|
Réserve
d'infanterie
|
300e R.I., 326e
R.I.
|
Cavalerie
|
21e chasseurs à
cheval (4 escadrons).
|
Artillerie
|
52e R.A.C. (4
groupes) (Régiment
d'Angoulême comportant des limousins dont l'autre de mes G.P.)
|
Génie
|
6e régiment
(compagnies 12/3, 12/4, 12/16, 12/21)
|
 | 17e C.A.
: général J.B. Dumas,
chef d'état-major : lieutenant-colonel Grégoire.
|
33e D.I. :
général Guillaumat,
chef d'état-major : commandant Mondange. |
65e brigade (général
Hélo) : 7e R.I., 9e R.I.
|
66e brigade (général
Savatier) : 11e R.I., 20e R.I.
|
Cavalerie : 9e
chasseurs à cheval (1 escadron).
|
Artillerie 18e
R.A.C. (3 groupes 75)
|
Génie: 2e régiment
(compagnie 17/1).
|
34e D.I. :
général Alby;
chef d'état-major
: commandant Louveau de la Guigneraye.
|
67e brigade (général
Dupuis, puis du 9/9 colonel Delmotte) : 14e R.I., 83e R.I.
|
68e brigade
(colonel Bertaux) : 59e R.I., 88e R.I.
|
Cavalerie : 9e
chasseurs à cheval (1 escadron)
|
Artillerie : 23e
R.A.C. (3 groupes)
|
Génie : 2e régiment
(compagnie 17/2).
|
Réserve
d'infanterie
|
207e R.I., 209e
R.I.
|
Cavalerie
|
9e chasseurs à
cheval (4 escadrons).
|
Artillerie
|
57e R.A.C. (4
groupes)
|
Génie
|
2e régiment
(compagnies 17/3, 17/4, 17/16, 17/21 )
|
 | 21e C.A.
:
général Legrand puis du 12/9 général Maistre,
chef d'état-major : lieutenant-colonel Baucheron de Boissoudy.
|
13e D.I.: général
Baquet,
chef d'état-major
:
commandant Hutteau
d'Origny.
|
25e brigade (général
Barlade puis du 10/9 colonel Griache) : 17e R.I., 17e B.C.P., 20e
B.C.P., 21e B.C.P.
|
26e brigade
(colonel Hamon, puis du 10/9 lt-colonel Faivre, puis du 12/9
lt-colonel Schmidt) : 21e R.I., 109e R.I.
|
Cavalerie : 4e
chasseurs à cheval (1 escadron).
|
Artillerie 62e
R.A.C. (3 groupes 75)
|
Génie: 11e régiment
(compagnie 21/1).
|
43e D.I.:
chef d'état-major
: commandant Zeller.
|
85e brigade
(colonel Menvielle) : 149e R.I., 158e R.I.
|
86e brigade
(colonel Olleris) : 1er B.C.P., 3e B.C.P., 20e B.C.P., 31e B.C.P.
|
Cavalerie : 4e
chasseurs à cheval (1 escadron)
|
Artillerie : 12e
R.A.C. (3 groupes)
|
Génie : 11e régiment
(compagnie 21/2).
|
Réserve
d'infanterie
|
néant
|
Cavalerie
|
4e chasseurs à
cheval (4 escadrons).
|
Artillerie
|
59e R.A.C. (4
groupes)
|
Génie
|
11e régiment
(compagnies 21/3, 21/4, 21/16, 21/21 )
|
 | C.A.C. :
général Lefèvre;
chef d'état-major : colonel Puyreroux, puis du
8/9 lt-colonel Aubert.
|
2e D.I.C. :
chef d'état-major
: capitaine Magnabal.
|
4e brigade
d'infanterie coloniale (colonel Raymond) : 4e R.I.C., 8e R.I.C.
|
6e brigade
d'infanterie coloniale (général Caudrelier) : 22e R.I.C., 24e
R.I.C.
|
Cavalerie : néant
|
Artillerie 1er
R.A.C. colonial (2 groupes)
|
Génie : 1er régiment
(compagnies 22/1)
|
3e D.I.C. :général
Leblond,
puis du 12/9 général Goullet;
chef d'état-major
: commandant Jannot,
puis du 12/9 capitaine Thiry.
|
1ère brigade
d'infanterie coloniale (colonel Guérin) : 1er R.I.C., 2e R.I.C.
|
3e brigade
d'infanterie coloniale (colonel Lamolle, puis du 9/9 général
Lamolle) : 3e R.I.C., 7e R.I.C.
|
Cavalerie : néant.
|
Artillerie : 3e
R.A.C. colonial (2 groupes)
|
Génie : 1er régiment
(compagnie 22/3)
|
5e
B.I.C. : général Goullet,
puis du 8/9 colonel Puypeyroux.
|
21e R.I.C., 23e
R.I.C.
|
Cavalerie
|
3e chasseurs
d'Afrique (4 escadrons) et 6e dragons (2 escadrons de réserve).
|
Artillerie
|
3e R.A.C.
colonial (2 groupes)
|
Génie
|
1er régiment
(compagnies 22/2, 22/4, 22/16, 22/31 )
|
|
|
A
droite de la IVème Armée se trouve la IIIème armée.
5e Corps :
général Micheler.
|
9e division (général
Martin).
|
10e division
(général Roques tué le 6 et remplacé provisoirement par le
général Gossart).
|
6e Corps : général
Verraux |
12e division
(général Souchier puis général Herr).
|
10e division
(général Leconte).
|
107e
brigade (général Estève). |
15e
Corps : général Espinasse.
|
29e
division (général Carbillet). |
30e
division (général Colle). |
3e Groupe des
divisions de réserve : Général Paul Durand.
|
65e division de
réserve : général Bigot.
|
67e division de
réserve : général Marabeil.
|
75e
division de réserve : général Vimard. |
Troupes
de la Défense de Verdun : général Heymann. (Ces
troupes opèrent au cours de la bataille des sorties qui
inquiètent le flanc gauche des forces allemandes.) |
7e
division de cavalerie : général d'Urbal. (Très
mobile, se déplace fréquemment pour assurer la surveillance et
la liaison sur les points particulièrement menacés.) |
*3
|
|
Les Adversaires.
IIIe
Armée : général von Hausen.
|
XIXe
corps actif. |
Ces
deux corps constituent l'aile gauche de cette armée, dont les
autres corps sont opposés à l'armée du général Foch. |
XIXe
corps de réserve. |
IVe
Armée : Duc de Wurtemberg. |
VIIIe
corps actif. |
Le
XVIIIe corps actif est remplacé par le XVIIIe corps de réserve
pendant la bataille. |
VIIIe
corps de réserve. |
XVIIIe
corps actif. |
Ve
Armée : Prince Impérial Allemand. |
VIe
Corps actif. |
XIIIe
corps actif. |
XVIe
corps actif |
VIe
corps de réserve. |
Ve
corps de réserve. |
*3
|
|
 | - " la Bataille
de la Marne", au sud
de Vitry-le-François puis, la contre-attaque dans "l'historique
du 78ème." |
5 septembre 1914, ordre du jour de Joffre prescrivant l'offensive.
"au moment où s'engage une bataille dont dépend le sort du pays,
il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en
arrière; tous les efforts doivent être employés à attaquer et à
refouler l'ennemi. Une troupe qui ne peut plus avancer devra, coûte que
coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt
que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne
peut être tolérée."
La
divergence des directions de retraite, la dispersion des régiments dont
les éléments ont dû, à plusieurs reprises, faire tête à l'ennemi,
l'extrême fatigue de la plupart des bataillons ont obligé le
commandement à regrouper le corps d'armée en deux divisions
provisoires:
- la 24ème
division provisoire (général Descoings) comprend
la 47ème brigade (colonel Jacquot), formée des 107ème et 108ème
la 48ème brigade qui rejoint à partir du 7 septembre
les incidents du combat mêleront à ce groupe les 126ème, 326ème et
100ème régiments et le 1er bataillon du 78ème.
La division provisoire tient le front du corps entier et est avisée
qu'elle ne doit espérer aucun renfort. Elle dispose de la majeure partie
de l'artillerie du corps d'armée. *1
Le bataillon Dagues (1er), séparé du régiment par une mission
de protection de l'artillerie, a rallié, le 6 septembre, la division
provisoire où il concourt, avec les 107ème, 108ème et 123ème
régiments d'infanterie, à l'âpre lutte qui se déroule, au sud de Vitry-le-François, pour la possession de l'importante position:
château de Beaucamp, Châtelraould, Montmoret, qui couvre la route
nationale.
C'est à l'aile gauche de la division que le bataillon Dagues dispute le
terrain contre de dures attaques.
Le 8 septembre au soir, ses
pertes sont telles qu'il est retiré de la première ligne. Ses débris
sous les ordres du capitaine Ménard, seul officier resté debout, sont
mis en réserve du 108ème jusqu'à la fin de la bataille.
L'acharnement du combat qu'a soutenu le 1er bataillon est démontré par
ses pertes: 16 officiers sur 17, 561 soldats.
- la 23ème
division provisoire ( 63ème, 78ème, 50ème, 138ème R.I.) est
successivement aux ordres du 21ème puis 17ème corps d'armée.
Le 78ème, dans cette division, avec le lieutenant-colonel
de Montluisant à sa tête comprend les
bataillons Costeur (2ème) et Thérond (3ème).
Ils repartent de Braux-le-Petit, où ils sont cantonné le 6 septembre,
ils
concourent à l'arrêt de la furieuse poursuite pour passer bientôt, du
10 au 14 septembre, à la reprise de l'offensive contre l'ennemi qui
bat en retraite.
La Marne est repassée à Togny-aux-Boeufs, et le
régiment, qui a été rejoint par son 1er bataillon, gagne
Sainte-Menehould le 14 septembre 1914.
|
|
 | - Opérations
du 1er bataillon détaché du régiment du 6 au 12 septembre 1914
. |
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Le 1er bataillon est attaché à la 24ème division d'infanterie du 12ème
corps (les deux autres bataillons sont rattachés à la 23ème division
provisoire) |
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|
1) Le 6 septembre
pour la 4ème armée dans
le "guide Michelin".
*3
"Dès le 6
septembre, la 4ème armée s'efforce d'arrêter la marche des troupes
allemandes; sa tâche est lourde car elle a dû prendre ses positions
presqu'au contact des forces qui la poursuivent et seule son aile gauche,
constituée par le 17ème corps qui a retraité en tête de l'armée, a
gardé assez d'aisance pour un retour offensif. Par endroits, elle sera
encore obligée de reculer, mais néanmoins, au cours de cette journée,
elle parvient à fixer le gros des troupes adverses.
Le 17ème corps
se porte vers le nord. Malgré le feu de l'artillerie adverse établie au
nord de la voix ferrée de Sommesous à Vitry, une vive
lutte d'infanterie se déroule à l'ouest du Château de Beaucamp;
le soir, le 17ème corps refoule le XIXe saxon et porte ses avant-postes
auprès de la ligne de chemin de fer, à l'ouest de Huiron.
Pour le
12ème corps dont fait partie le
1er
bataillon du 78ème,
l'attaque allemande se produit dès le matin. Ce corps, réduit à
quelques bataillons de ligne, perd après une résistance acharnée Frignicourt,
Courdemanges et Huiron. Mais, l'adversaire, trop éprouvé,
ne tire pas parti de son avance, et les Français reprennent dans la
soirée ces deux derniers villages.
A la gauche du Corps colonial, après une lutte violente sur
le canal de St-Dizier, les Allemands passent sur la rive sud,
attaquent en force, mais ne peuvent entamer la ligne Blaise-Norrois-Matignicourt.
Sur la droite, Vauclerc et Ecriennes tombent après de durs
combats.
Devant le 2ème corps, les attaques allemandes sont
soutenues par un feu violent d'artillerie dirigé de Heiltz-l'
et Hieltz-le-Laurupt. Au cours de la matinée, le canal est forcé
à l'ouest de le Buisson. Au même moment, les Allemands obligent
à se resserrer sur sa gauche le Corps colonial, avec lequel le 2ème
corps est alors menacé de perdre tout contact. Mais le général Gérard,
qui commande ce dernier corps, bouche aussitôt la brèche : profitant de
ce que la situation est plus favorable du côté de la 4ème division qui
tient le front Pargy-Sermaize, il envoie à travers bois une de ses
brigades (la brigade Lejaille) autour de Favresse, pour remplacer
les coloniaux.
La lutte s'étend bientôt sur le canal à l'Est de le Buisson; à
15 heures, tous les ponts jusqu'à Etrepy sont tombés. Pargny,
après un terrible bombardement, est attaqué par le nord et par l'ouest,
mais résiste à tous les assauts. Entre Pargny et Sermaize,
l'infanterie allemande occupe Alliancelles, mais son attaque s'est
brisée devant Remennecourt." |
|
2)
Le
6 septembre pour le 1er bataillon du 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie."
à 5h, le 1er bataillon désigné comme soutien
d'artillerie part de Brandevillers pour Lignon.
A 6h, le bataillon s'installe soutien du groupe et du parc.
A 18h, le bataillon, qui ne peut suivre l'artillerie qui se porte au
trot vers les Rivières-Henruel, bivouaque à Petit-Paris sur la
grand-route.
|
|
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1) Le 7 septembre
pour la 4ème armée dans le "guide Michelin". *3
"La 4ème armée
occupe par sa droite la vallée où coulent l'Ornain, la Saulx et le canal
de la Marne au Rhin, c'est à dire la partie ouest de la "Trouée de
Revigny". L'attaque des Allemands redouble de violence sur cet
objectif important. Leurs efforts se portent principalement sur Sermaize
et Pargny, ils veulent à tout prix percer là, dans la direction
de Saint-Dizier et de la Marne, afin de tourner la droite de la
4ème armée. Les troupes de Langle de Cary résistent héroïquement,
mais le 2ème corps commence à faillir sous la pesée.
17ème corps
- Les Allemands ont accumilé autour de Sompuis de grandes forces
d'infanterie et une recrudescence des attaques est à prévoir. Pour y
parer et maintenir ses gains de la veille, le 17ème corps est resserré
vers le nord et le nord-Est dans la nuit du 6 au 7. La tâche de la 9ème
division de cavalerie qui doit conserver la liaison entre les armées Foch
et de Langle de Cary sera de se fait rendue plus ardue. Toute la journée,
les lignes du général J-B Dumas sont soumises à un violent
bombardement. Le XIIème corps saxon a envoyé une division en renfort au
XIXe. La bataille est acharnée sur les crêtes d'Humbauville,
ainsi qu'à l'Est de Sompuis. Les efforts des Allemands
décroissent enfin vers 17 heures. Le 17ème corps passe aussitôt à
l'offensive et ses avant-postes gagnent encore du terrain vers le chemin
de fer.
12ème corps
-
Le général Roques rappelle les éléments partis au repos dans la
journée du 5. la
23ème division avec les deux bataillons du 78ème vient cantonner
à Saint-Ouen d'où elle sera dirigée, le lendemain, à la gauche
du 17ème corps. Dès 6 heures du matin, Huiron est attaquée par
l'infanterie allemande qui descend en force de Blacy, mais le
village résiste toute la journée et n'est abandonné que le soir.
Les positions de Courdemanges et du Mont Moret, avec
le 1er bataillon du 78è,
sont soumises à un bombardement incessant. Les troupes qui s'y sont
établies, incrustées au sol, ne bougent pas.
Le Corps colonial
- Le front du Corps colonial est sous le feu des batteries allemandes de Vitry-le-François;
par contre, l'artillerie de ce corps, établie à Blaise, innonde
le village de Frignicourt où l'ennemi résiste obstinément toute
la journée. La brigade Lejaille prend l'offensive à 10 heures du matin
en direction de Vauclerc et Reims-la-Brûlée. La droite du
Corps colonial appuie ce mouvement, durant toute la journée, entre le
canal et la grand'-route Vitry-Saint Dizier. Les coloniaux
reprennent Ecriennes et s'établissent le soir à l'ouest de ce
village. La brigade Lejaille ne peut atteindre Vauclerc par suite
du feu violent de l'artillerie adverse; elle s'établit le soir entre Ecriennes
et Favresse.
le 2ème corps.
-La gauche de la 3ème division, combattant pied à pied, parvient à
garder Domprémy et à empêcher les forces adverses d'atteindre la
ligne de chemin de fer. La droite perd le pont d'Etrepy le 6 au
soir, et les Allemands s'emparent de ce village à l'aube du 7. Mais le
feu de l'artillerie française, établie entre Pargny et Maurupt,
écrase les colonnes débouchant d'Etrepy, aussi bien que celles
qui viennent de le Buisson. la lutte atteint une violence
extrême.
Sur le front de la
division de droite (la 4ème), les Allemands attaquent durement. Dans la
matinée, l'infanterie qui défend Sermaize succombe sous la
poussée; dans la crainte d'être tournée, elle évacue la ville en
flammes et se replie à travers bois vers Maurupt."
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2)
Le 7
septembre
pour le 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie." ,
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ordre est donné au bataillon de se porter au château de
Beaucamp en réserve de la 24ème division.
A 6h 30, arrivé à Châtelraould, le bataillon est mis à la
disposition de la 47ème brigade et engagé immédiatement en 1ère
ligne à la lisière sud des bois de Mont-Tilleux, face à Courdemanges
tenu par l'ennemi.
Des tranchées sont creusées sous le feu de l'artillerie lourde. Le
bataillon reste en place de 6h 30 à 19h.
A de rares intervalles, le bataillon tire sur l'infanterie ennemi qui se
glisse dans le bois.
A 19h, sur
la ligne des tranchées il y a 60 tués et 180 blessés environ. Le
médecin aide-major de réserve, Masgrangeas et son personnel médical
font preuve du plus grand dévouement. Il réquisitionne 3 voitures à
Château-Beaucamp et transporte à l'ambulance 60 des blessés les plus
graves.
A 21h, ordre
est donné au bataillon de quitter sa position et de se porter cote 130
(1km sud-ouest du clocher de Courdemanges). Il doit être soutenu par 1
bataillon du 11ème régiment d'infanterie.
Il arrive cote 130 à 22h, et s'installe sur le versant nord-ouest, face
à la voix-ferrée; chaque compagnie est couverte par une section sur la
route longeant le ruisseau, les 3 autres sections de chaque compagnie
organisées dans la position face au nord - nord Est - nord ouest.
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Château de Beaucamp |
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1) Le 8 septembre
pour la 4ème armée dans le "guide Michelin". *3
"L'attaque
désespérée de von Hausen, à la droite de Foch, emporte la ligne de la
Somme. Cette attaque ce prolonge sur la gauche de Langle de Cary. La
liaison du centre français est en grand péril. Mais de rapides
déplacements de troupes sur le front de la 3ème armée, et
l'intervention d'un nouveau corps (le 21ème) prélevé par Joffre sur la
1ère armée, rétablit sur ce point l'équilibre. A la droite, la
situation est toujours très critique, malgré la resistance héroïque du
2ème corps.
Détachement
Breton, 23è et 13è divisions.
avec
les deux bataillons du 78ème.
- Pour mener les
opérations à son extrême gauche très menacée, de Langle de Cary a
prélevé sur les corps suivants:
1) sur le 17è: un détachement, aux ordres du colonel Breton, constitué
par deux régiments;
2) sur la 12ème, la
23è division qui
quitte Saint-Ouen de grand matin;
A ces unités s'ajoutera le 21ème corps arrivant des Vosges. L'une de ses
divisions ( la 13è) prenant les devants se dirige à marches forcées,
aussitôt débarquée, vers l'extrême gauche de l'armée.
Les Allemands attaquent brusquement et violemment à 4 heures du matin.
Le détachement Breton organise sa résistance à l'ouest d'Humbauville.
Par une lutte acharnée, etv malgré des pertes énormes, il parvient à
garder ses positions en attendant l'arrivée de la 23ème division, puis
de la 13ème qui accourent et dont les renforts rétablissent
l'équilibre.
17ème corps.
- Tandis que ces événements se passent à l'ouest du ruisseau du
Puits, le XIXe corps saxon attaque avec non moins de violence le 17e
corps placé sur l'autre rive. Ce dernier perd un peu de terrain dans la
matinée, mais le reprend en partie dans l'après-midi. Le général
Dupuis est tué d'un éclat d'obus.
12ème corps
- L'assaut allemand s'étend également à ce front. Un bombardement
violent est dirigé sur Courdemanges, le Mont Moret, Châtel-Raould,
tandis que l'infanterie ennemie attaque sur Courdemanges.
La première ligne résiste jusqu'à 8 heures du matin, mais à ce moment Courdemanges
et le Mont Moret tombent aux mains des assaillants. Toute la
journée, une lutte très âpres se déroule au nord de Châtel-Raould.
Le soir enfin, après de lourdes pertes de parts et d'autre. Le Mont
Moret peut être repris aux Allemands.
Corps colonial.
- L'action du Corps colonial est étroitement liée à celle du 12e. Tous
deux participent aux combats acharnés qui se déroulent entre Châtel-Raould
et Courdemanges. A l'est de la voie ferrée et près du canal de Saint-Dizier,
à des combats opiniâtres sont livrés par la 2e division qui parvient à
se maintenir,. Ecriennes cependant est repris par les Allemands.
2ème Corps.
- Le VIIIe corps allemand, descendant de Reims-la-Brûlé, attaque
le front Ecriennes-Favresse tenu par la brigade Lejaille. Il
parvient à faire plier quelque peu la gauche de cette ligne qui se
reporte à Farémont, tandis qu'à la droite Favresse, pris,
perdu et repris plusieurs fois dans la journée, reste finalement le soir
aux Français.
A la gauche du VIIIe
corps actif, le VIIIe corps de réserve enlève Domprémy au début
de la matinée, parvient au chemin de fer et tente de percer entre Favresse
et Blesmes. Vers 15 heures, il peut croire que ses efforts vont
aboutir. Mais à 18 heures, Lejaille est de nouveau dans Favresse,
la gare de Blesmes a reçu des renforts et le front reste
inébranlable.
A la droite du 2ème corps, la situation est angoissante. Les Allemands
attaquent furieusement durant toute la journée: de front du côté de Pargny
et de flanc par les bois, entre Sermaize et Maurupt. A 17
heures, ils entrent dans les ruines de Pargny au pris de pertes
énormes. Quant à Maurupt, il est emporté par l'attaque de
flanc,; mais un vigoureux retour offensif rejette les Allemands dans les
bois d'où ils sont sortis.
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2)
Le 8
septembre
pour le 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie." ,
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à 1h, les tranchées sont achevées, les avant-postes de
combat pris, quelques patrouilles sont avancées sur la route près du
ruisseau.
A 3h, les
patrouilles se replient en annonçant qu'une ligne de tirailleurs
ennemis marche sur ma cote 130. Le feu est ouvert par le bataillon;
riposte vigoureuse de l'ennemi.
Le temps est très couvert mais les deux lignes commencent à se voir à
50 mètres l'une de l'autre.
trois ou quatre minutes après l'ouverture du feu, une nouvelle
fusillade éclate sur le flanc gauche du bataillon, entre la cote 130 et
la ferme du Cul-de-Sac et deux longues colonnes par 4 dont la plus
rapprochée se déploie sont visibles. Le bataillon est obligé de se
replier vers Châtelraould.
L'artillerie allemande entre alors en action et bat les pentes
sud-sud-est de la cote 130 pendant que l'infanterie allemande poursuit
de son feu.
L'artillerie française ouvre le feu sur la cote 130 et Huiron et
diminue l'intensité du feu de l'artillerie allemande et arrête net
l'élan de l'infanterie. (le commandant Dagues tombe blessé au ventre;
l'adjudant de bataillon, 1 caporal et 1 soldat de la 1ère compagnie qui
se précipitent pour l'emporter tombent sous le feu des mitrailleuses.
Le bataillon a laissé sur les pentes de la cote 130 plus de la moitié
de l'effectif qui lui restait (environ 200 hommes) et est complètement
dispersé par groupes; gradés et hommes se joignent aux régiments
voisins.
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Le capitaine Ménard, seul officier survivant de ce bataillon réussit
à rassembler quelques groupes de chaque compagnie et les laisse
provisoirement au 107ème et 108ème, puis dans la soirée rassemble les
isolés qu'il trouve vers les Rivières, St-Chéron, Argilières et emmène
cette cinquantaine d'hommes à Bussy-aux-Bois où on lui trouve des
vivres et un abri pour la nuit.
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1) Le 9 septembre
pour la 4ème armée dans le "guide Michelin". *3
"Cette journée
marque les dernières et les plus dangereuses convulsions de l'assaut
allemand sur le front de l'armée Foch. La 4ème armée fournit une aide
puissante à sa voisine en attaquant, dès le matin, la gauche de von
Hausen, lequel, par sa droite, a enfoncé la ligne française. Cette
intervention empêche les Saxons de pousser à fond leur avantage sur la
9ème armée et rend foudroyant l'effet de la riposte de Foch. Mais au
centre et à la droite de Langle de Cary, ce sont les Allemands qui
continuent leurs violentes attaques auxquelles les troupes française
résistent héroïquement.
Le détachement
Breton, très éprouvé par sa résistance de la veille, a été
reporté à l'arrière, et ses éléments renvoyés à leurs divisions.
21ème Corps.
- A l'extrême gauche du corps d'armée, la 43ème division, après avoir
réduit au silence l'artillerie allemande, s'avance dans le sud-ouest de Sompuis.
La 13è division combat toute la journée. Elle attaque dans la direction
sud-nord et fait reculer en désordre la XXIIIe division saxone.
La 23ème division,
mise à la disposition du 21e corps, suit le mouvement de la 13e. Elle
chasse les Allemands d'Humbauville et, poursuivant sa marche
victorieuse, bivouaque le soir dans les bois de Sompuis.
17ème Corps.
- Il avance par sa gauche, et sa droite se maintient inébranlable.
12ème Corps
et Corps colonial.
- Dès les
premières heures, l'attaque est violente. Le Mont Moret défendu
par des éléments de la 24ème division et de la 2ème coloniale, est, au
cours de la journée, l'objet d'assauts impétueux qui coûtent aux
Allemands des pertes sérieuses. Le village de Norrois subit le
plus terrible des bombardements. Mais sur toute la ligne, même en ces
deux points particulièrement visés, il n'est pas cédé un pouce de
terrain.
2ème Corps.
- La brigade Lejaille et la gauche du 2ème corps maintiennent, sous un
feu très meurtrier, leurs positions de Farémont, Favresse
et Blesme. Le général Lejaille est blessé par un obus à son
poste de commandement. Les troupes françaises tentent un mouvement
offensif sur Domprémy, maiis ne parviennent pas à reprendre ce
village.
A droite, après une
lutte ardente, les Français regagnent du terrain entre Maurupt et Pargny.
D'autre part, entre la voie ferrée et Cheminon, où est fixée
solidement l'extrémité de l'aile droite, les chasseurs à pied se
battent sous bois toute la journée. Ils poussent dans la direction d'Andernay,
mais doivent rétrograder devant le feu de l'artillerie établie au sud de
Sermaize."
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2)
Le 9
septembre
pour le 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie." ,
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Le 9
septembre, le détachement se met à la disposition de la 47ème
brigade et se dirige vers Châtelraould: l'adjudant Eychenie a rejoint
avec 70 hommes, l'adjudant Bauduffe avec une vingtaine, il est possible
de reconstituer un groupe de 250 hommes environ.
Pendant la nuit du 9 au 10, le bataillon avec le lieutenant-colonel
commandant reste en soutien du 108ème qui occupe les bois de
Mont-Tilleux.
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1) Le 10 septembre
pour la 4ème armée dans le "guide Michelin". *3
"La droite de von
Hausen est en pleine retraite devant la 9ème armée, et le mouvement va
s'étendre à la gauche qui se trouve devant la 4ème. C'est donc au tour
de Foch de faciliter l'action de Langle de Cary.
Ce dernier précipite d'ailleurs les événements en faisant prendre,
malgré la pluie, une vigoureuse offensive à ses forces de gauche. Il les
a renforcées par un jeu de troupes hardi et savant analogue à celui qui,
la veille, avait assuré à Foch la victoire de Fère-Champenoise.
A la droite de la 4ème armée, l'héroïque 2ème corps reste soumis à
une pression intense, mais l'aide que lui apporte la 3ème armée se fait
de plus en plus efficace.
21ème Corps.
- Le général Legrand reprend l'offensive à 6 heures du matin, malgré
la canonnade de l'artillerie établie sur les hauteurs au nord de Sompuis.
Les troupes progressent rapidement et livrent un violent combat au Signal
de Sompuis contre les Saxons qu'elles rejettent à midi au nord de la
voie ferrée. Vers 17 heures, elles s'emparent de haute lutte du village
même de Sompuis. Le soir, le gros du 21ème corps est établi le
long du chemin de fer, ses avant-poste l'ont franchi et se porte vers Coole.
Dans l'après-midi, les commandants des deux brigades de la 13ème
division, le général Barbade et le colonel Hamon, sont tués par un
même obus. La 23ème division du 12ème corps, mise à la disposition du
21ème, combat dans les bois au sud de Sompuis et va bivouaquer à
l'Est de la station.
17ème Corps.
- Reçoit l'ordre de passer également à l'offensive. Il a été
renforcé par une division provisoire, sous les ordres du général
Goullet, prélevée sur le corps colonial. Cette division est arrivée
dans la nuit à le Maix Thiercelin. Mais la résistance ennemie est
opiniâtre. En fin de journée, la gauche du 17ème corps a légèrement
progressé; la droite, très éprouvée par le feu de l'artillerie, se
voit obligée de garder ses positions de la veille.
12ème Corps. -
Le 12ème corps, réduit à la 24ème division, reçoit également du
renfort au cours de la nuit. Un détachement de trois régiment prélevés
sur le 2ème corps vient se placer entre les deux brigades de la 24ème
division et prendra une part très active aux combats de la journée.
L'offensive se déclenche dès le matin. La gauche avance de 3 Km environ,
puis le feu de l'artillerie lourde ennemie placée sur la ligne de chemin
de fer empêche tout nouveau progrès. La droite attaque avec opiniâtrté,
mais elle se heurte aux positions défensives de Courdemanges et ne
parvient pas à le rompre.
Corps colonial.
- La situation ne se modifie pas. Une tentative faite sur Ecriennes
échoue devant le feu des batteries allemandes.
2ème Corps.
Au cours de la nuit, les attaques allemandes reprennent Favresse, Blesmes,
Saint-Lumier, le Montois, Maurupt et les bois
avoisinants sont soumis à un bombardement de tous calibres. Favresse
résiste: à 11 heures du matin, tous les efforts des assaillants
aboutissent à leur faire occuper la partie ouest du village. Ils n'iront
pas au delà. Blesmes, Saint-Lumier et son château sont
tenus toute la journée sans défaillance. Dans les rues de Maurupt
se livrent dès le matin des combats acharnés. La même heure voit le
village perdu et repris. Mais les Allemands s'emparent de le Montois
par l'ouest et peuvent ainsi ré attaquer Maurupt de front et à
revers. A 11 heures, la garnison de ce village, dans la crainte d'être
cernée, se retire dans les bois, à l'Est. A l'extrémité droite, les
Allemands sont contenus toute la journée dans les bois, entre le chemin
de fer et Cheminon.
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2)
Le 10 septembre
pour le 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie." ,
Le 10
septembre, pendant la journée, le détachement reste sur les mêmes
positions et se porte 2 fois en ligne pour soutenir des fractions du
108ème éprouvées.
Dans la nuit, l'ennemi se décroche, les patrouilles lancées en avant
signalent le repli de toute la ligne ennemie.
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1) Du 11 au 14 septembre
pour la 4ème armée dans le "guide Michelin". *3
"La 4ème armée
poursuit son offensive victorieuse. Von Hausen, qui a reculé le premier,
découvre l'armée du duc de Wurtemberg, sa voisine de gauche. Cette
dernière est obligée de rompre và son tour devant le centre et la
droite de Langle de Cary, jusque sur les positions où commencera la lutte
de tranchées.
21ème Corps.
- Le 11, il va s'établir à Cernon et Coupetz, avec des
avant-postes sur la Marne à Mairy.
Le 12, après avoir rétabli les ponts à Mairy et Vésigneul,
il se porte, par une étape de plus de 30 Km, à Courtisols et Bussy-le-Château.
Le 13, il se bat à Suippes, en chasse les Allemands au cours de la
journée et se fixe devant Souain.
17ème Corps.
- Attaque vigoureusement dans la nuit du 10 au 11; il traverse le chemin
de fer vers 8 heures du matin et refoule les troupes adverses jusqu'au
delà de Maisons-en-Champagne où il s'établit.
Le 12, il passe la Marne à Pogny, et Omey et se dirige sur Somme-Suippes.
Il entre en action contre les arrières-gardes allemandes avant
d'atteindre le chemin de fer Paris-Verdun.
12ème Corps.
- Sur son front, la progression est plus difficile, la défense de Vitry
ayant été solidement organisée.
Le 11, avant l'aube, le général Roques fait reprendre l'offensive vers
le nord-est. Partout, les Allemands résistent, et c'est en combattant que
le 12è corps, s'avancant par Frignicourt, Courdemanges, Huiron
et Glannes, s'établit le soir à Blacy.
Le 12, il entre dans Vitry et continue sa marche par Vanault-le-Châtel,
jusqu'à l'Yèvre.
Le 13, il oblique vers le nord-ouest, atteint Auve, la
Chapelle-Felcourt, livre bataille pour parvenir à la ligne de Paris
à Verdun et prend position vers Somme-Tourbe.
Corps colonial.
- Le 11, occupe Ecriennes, Vauclerc, Reims-la-Brulée,
et, par sa droite, atteint le canal de la Marne au Rhin, vers Bignicourt.
Le 12, il refoule les arrières-gardes allemandes et cantonne à Saint-Mard-sur-le
Mont et Noirlieu.
Le 13, s'avançant à cheval sur l'Yèvre, il reprend contact à Gizaucourt
et Elise avec les troupes qu'il poursuit, les culbute et s'établit
au nord de la voie ferrée, à l'ouest de Sainte-Menehould.
le 14, le Corps
colonial attaque en direction de Ville-sur-Tourbe.
2ème Corps.
- Le 11, attaque à fond. Les Allemands résistent pendant la plus grande
partie de la journée. Mais Maurupt, Etrepy, Pargny, Sermaize,
sont finalement enlevés. Le soir, le 2ème corps borde le canal.
Le 12, il tient la ligne Charmont-Nettancourt.
Le 13, il est à Sainte-Menehould.
Le 14, à Vienne-la-Ville.
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2) Le 11
septembre
pour le 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie." ,
Le 11
septembre, au petit jour, en attendant les ordres, on enfouit les
morts.
16h, marche en
avant ordonnée par Courdemanges, Huiron, Glannes, Blacy.
Le 12
septembre, reprise du mouvement en avant par Loisy, Couvrot,
Gravelines, St-Lumier, Lisse, Vanault-le-Chatel,
Bussy-le-Repos.
Dans la soirée, le général Roques, informe le capitaine Ménard que le
78ème passera demain à Somme-Yèvre. Après en avoir rendu compte au
colonel commandant le 108ème qui pendant toute cette période a assuré
la nourriture du détachement, le capitaine Ménard se dirige vers
Somme-Yèvre où le lendemain il peut rejoindre le régiment.
Les pertes
dans ce bataillon pendant cette période ont été énormes: 3 officiers
blessés, 3 officiers blessés.
Officiers tués: Capitaine Escalie, lieutenat Faye, sous-lieutenant
Carrere.
Officiers blessés: capitaine Dagues, capitaine Desjobert, sous-lieutenant
Goumy.
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Huiron
est complètement détruit par un incendie, allumé par les Allemands, le
7 septembre, après qu'ils eurent enlevé le village. * 3 |
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Carte
de P Michel créée pour l’exposition itinérante financée par
le CG de la Marne en 2004. (son site est ici : http://chatrou51.fr/
)
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Les
officiers et gradés dont la conduite a été digne d'éloges sont
nombreux:
-
capitaine Ménard.- Resté seul officier debout de son bataillon a fait
preuve d'initiative, d'énergie, en groupant les débris de son bataillon,
en le mettant à la disposition de la 47ème brigade et enfin en assurant
convenablement sa subsistance.
-
Adjudant Soury-Lavergne, de la réserve.- A fait preuve d'un merveilleux
sang-froid au feu, en s'exposant lui-même pour encourager les hommes, a
fait tous ses efforts pour sauver son chef de bataillon blessé; et a
été blessé lui-même en l'enlevant de la ligne de feu.
-
Maréchal des logis Charpentier.- Adjoint au chef de bataillon, a assuré
avec le plus bel entrain la communication des ordres, même sous le feu et
a aidé le capitaine Ménard à rassembler les débris de son bataillon.
-
Sergent Guillaume.- commandant la section de mitrailleuses, a mérité des
éloges du colonel commandant le 107è pour la façon judicieuse avec
laquelle il a employé sa section de mitrailleuses et l'aide efficace
qu('il a apporté à ce régiment.
-
Caporal Luquet.- En l'absence des chefs de sections et de sous-officiers,
a fait preuve d'énergie, de courage pour rassembler les hommes et les
conduire au feu. |
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 | -
L'opération vue par le capitaine Campagne du 3ème bataillon du
107ème régiment d'infanterie.
Le 107ème est dans la même zone que le 1er bataillon du 78ème R.I.
Le récit commence le 5 septembre.
|
"Je
reçus les ordres: tenir en formation d'avant-postes les débouchés de la
Marne.
J'envisageais sans ennui le nouvel effort qu'il fallait demander au
bataillon. Tout me paraissait moins impossible que de le dévider encore
le long des chemins.
La 9ème se reporta donc sur Frignicourt; la 12ème, en grand'garde à
gauche, couvrait le débouché du pont de Blacy. En deuxième ligne, la
11ème était à Huiron, et la 10ème se déployait le long du ruisseau de
Courdemanges. Les autres bataillons du 107ème organisait, à droite et à
gauche, des positions de résistance.
Le 108ème était en réserve derrière nous à Châtelraould. Nous
étions donc à cheval sur la route de Vitry à Troyes, en liaison vers
l'est avec les coloniaux, mais découverts à gauche, où la cavalerie
patrouillait.
Les dispositions étaient prises bien avant que les reconnaissances
ennemies paraissent, et c'est un fait inexplicable que cette perte
journalière du contact par une cavalerie qui pourtant n'était pas
épuisé par d'incessants combats.
La mise en place vérifiée, je rejoignis la 10ème sur les bords du
ruisseau. "Lapadu, dis-je à son chef, ma porte est condamnée pour
deux heures. Je n'y suis pour personne... pas même pour le
Généralissime. - Et pour l'ennemi? - Même pas pour le Kaiser!"
Et je tombais dans l'herbe, déjà endormi.
L'ennemi se
présenta devant Ducasse d'abord sous les espèces d'un escadron de
cuirassiers, lieutenant en tête, qui fut vertement reçu. La 9ème
m'envoya, avec son compte rendu, le casque de cet officier, cette coiffure
énorme et théâtrale sous laquelle on représente habituellement
Bismarck. L'ornement central en métal doré avait été traversé d'une
balle, en même temps que la tête qui était dessous. La cavalerie rentra
dans Vitry, remplacée par des chasseurs auxquels Ducasse tint tête
jusqu'à la nuit.
Devant la 12ème, un poste vit s'avancer, singulière insouciance, un
capitaine de dragons suivi d'un seul cavalier. Les hommes pouvaient, avec
quelques précautions, les capturer. Mais, excités par cette présence
inattendue, ils optèrent pour la fusillade, et cavaliers et chevaux
furent abattus. Ils appartenaient aux Dragons de la Reine, et
étaient luxueusement équipés, surtout le capitaine Petersen, sur lequel
on trouva des renseignements intéressants. Il avait aussi une fort belle
montre en or. Sa correspondance particulière indiquant son adresse à
Magdebourg, Dugaleix renvoya l'objet à sa veuve, un peu plus tard, par la
Suisse.
Nous autres Français, nous ne collectionnons pas les pendules.
D'autres cavaliers parurent ensuite cherchant avec circonspection les
premiers, et quelques fantassins s'installèrent, assez loin, en
surveillance.
Sauf devant Frignicourt, la nuit fut calme, permettant le renforcement des
positions sur lesquelles nous aurions à lutter le lendemain. Ce fût
même une des meilleures de ce temps mauvais, et son ciel ne fut
ensanglanté d'aucune lueur d'incendie.
Dès l'aube du
6, les avant-postes signalent le débouché des premiers éléments
d'infanterie. Ducasse est violemment attaqué à notre droite. Puis,
jusqu'à la côte 130, occupée par la 11ème, le feu s'allume de l'Est à
l'Ouest, sous un violent bombardement, devant le 107ème déployé.
Au milieu de la matinée, la 12ème se replie pied à pied de ses postes
avancés, et la lutte reprend, ardente, sur le ruisseau de Courdemanges.
Vers 10 heures, Ducasse mande par un agent à pied qu'il abandonne
Frignicourt, et je transmets le renseignement à nos artilleurs sur le
Mont-Moret. A peine mon messager est-il parti qu'un cycliste de Ducasse
m'annonce qu'il va contre-attaquer. Je saute à cheval et cours moi-même
jusqu'aux batteries qui ouvrent aussitôt un feu intense sur Frignicourt.
De leur observatoire, je vois la 9ème rentrer dans Frignicourt. Elle peut
s'y maintenir encore jusque dans l'après-midi. Puis je n'ai plus de
nouvelles de Ducasse: il s'est replié sur les coloniaux, et me ramène le
soir quelque quatre-vingts hommes de sa compagnie. Tout le reste a été
mis hors de combat, et il a dû abandonner à l'ennemi ses blessés.
(le
lieutenant Moulin et tous nos blessés, recueillis dans les ambulances de
Vitry, y furent abandonnés par l'ennemi, avec les siens, quand il évacua
la ville.)
Le combat devant Courdemanges est extrêmement violent. Le 107ème
supporte sans fléchir les attaques de toute une division. Le danger,
toutefois, grandit sur notre gauche, que l'ennemi menace de tourner. A 18
heures, la situation devient de ce côté si critique, l'avalanche de fer
si accablante, que Courtemanges et Huiron doivent être abandonnés.
Dans le même temps, l'ennemi est lui-même assez éprouvé pour ne pas
tenter de poursuivre le combat: il s'arrête.
Tandis que je ramène le bataillon sur Châtelraould, le feu a cessé complètement,
et je me heurte au colonel Aurousseau, du 108ème, qui, en tête de son
régiment, le conduit à Courdemanges où il a l'ordre de revenir.
Il parait de méchante humeur et me dit sans aménité: " Nous allons
reprendre les positions que vous avez perdues." Et je réponds du tac
au tac: "vous auriez mieux fait de nous aider à les conserver, au
lieu de rester ici, l'arme au pied!".
(simple boutade qui perd son
caractère impertinent, compte tenu des circonstances et de la dure
journée que je venais de passer.
Le commandement ne pouvait pas nous accorder les renforts que nous lui
avions demandés. La 24ème division d'infanterie provisoire ne disposait
ce jour-là, sur un front très large, que de ces deux régiments, 107ème
et 108ème.
Ce n'est que sur le soir que, rejointe par des unités de la 48ème
brigade, en même temps qu'on connaissait le débouché, vers le
sud-ouest, du 17ème corps d'armée, elle devenait plus libre de ses
mouvements. Trop tard pour nous!)
A 20heures, Courdemanges est réoccupé tandis que le régiment se reforme
en arrière, au bivouac.
Le 7
septembre, la bataille reprend avec le même acharnement sur le front du
108ème, tandis que nous reprenons position en arrière: le bataillon sur
les lisières de Châtelraoud, le 1er à gauche, au château de Beaucamp,
le 2ème assez loin à droite, tirant vers le corps colonial.
Le 3ème bataillon est, en même temps, mis à titre de réserve, à la
disposition du colonel Aurousseau, et je vais prendre ses ordres.
J'arrive jusqu'à mon chef provisoire le long des fossés de la route, et
je le trouve planté seul, au milieu de la chaussée balayée par les
balles. L'endroit est peu propice à une entrevue, mais il faut bien y
aller.
Me voyant surgir de l'abri des arbres: " Faites attention!" me
dit-il assez brutalement, et je l'aborde. Puis, ayant reçu de lui
quelques indications très brèves, je regagne sans regret le fossé où
se trouvent ses agents de liaison avec son adjoint.
"Pas commode, votre patron" dis-je au capitaine.
J'ai l'explication de cette attitude glacée: le colonel avait deux fils.
Il vient de les perdre!
Pris de regret, car je n'ai guère été courtois moi-même, je remonte
sur la route et dis quelques mots au malheureux homme. Il me remercie et
me congédie en me répétant, cette fois d'une voix moins âpre:
"faites attention!"
Il défia la mort tout ce jour encore. Puis je le vis repasser à
Châtelraould, moribond, sur un brancard. (il est décédé le 14
septembre 1914 à l'hôpital militaire du Val de Grâce.)
En attendant
qu'il fût appelé à intervenir, le bataillon organisait défensivement
les abords de Châtelraould, en dépit du bombardement qui ne cessait pas
sur les arrières du champ de bataille.
Tout auprès de la route et la surplombant, l'église était sur la
lisière même du village, avec son cimetière. En arrière, la mairie,
puis la grande maison d'école, où le 108ème avait son ambulance.
Je m'installai à la mairie, mais je me tenais de préférence sous le
porche de l'église d'où l'on avait une belle vue, et où je restais en
relation avec Ducasse, promu baron de Frignicourt, dont la compagnie
creusait des tranchées au milieu des pierres tombales, dans le champ des
morts.
...
Sauf l'appui
que je dus prêter, à deux reprises, au régiment du colonel Aurousseau,
nous n'eûsmes ce jour-là, qu'à subir une canonnade presque continue, et
pourtant assez peu meurtrière. A la fin de la journée, et en dehors de
l'abandon de Frignicourt, l'ennemi arrêta ses attaques sans avoir
réalisé aucun progrès.
(Ainsi, pendant deux jours entiers, six
bataillons d'infanterie soumis à un feu d'enfer avaient arrêté les
furieux assauts de plusieurs divisions allemandes. Leurs pertes étaient
lourdes. - Relation du général Descoings, 24è D.I.)
...
La journée du
8 septembre devait marquer sur notre front les heures les plus critiques
de la bataille.
Une heure avant le jour, le bataillon est alerté sur ses positions
...
A peine le jour paraît, et l'ennemi déclenche une attaque par surprise
qui fait fléchir une partie du 108ème.
A Châtelraould, nous sommes parés.
Nous avons reçu dans la nuit des renforts qui ont à peu près
numériquement reconstitué les unités. A droite, le 9è, au cimetière
et au delà, s'étire jusqu'au 2è bataillon. Immédiatement à l'Est de
la route, un peu en pointe, la 12è, puis la 2è compagnie mise sous mes
ordres, enfin la 10è. La 11è reste à la disposition du colonel. Tout à
fait sur notre gauche, le 1er bataillon tirent le château de Beaucamp.
Une compagnie m'est demandée par le 108è, que je dois tirer de mon
front. Et j'envoie la 10è contre-attaquer à travers les boqueteaux pour
ralentir la pression sur le 108è. Mission difficile. La compagnie déloge
bien des premiers bois les assaillants; mais dans une clairière, elle
tombe sous le feu des mitrailleuses et doit se replier en perdant une
cinquantaine de tués, dont ses deux lieutenants, Mazière et Crabos
(Pierre-Gilbert).
Peu à peu l'ennemi gagne, et le 108è vient se reformer sous notre
couvert.
C'est dans cette matinée que je reçois deux ordres de l'armée. Le
premier m'est porté par mon ancien colonel en personne, le général
Jacquot: son accolade me "reconnaît", devant l'ennemi, pour
chef de bataillon. L'autre est plus grave: le message du général Joffre
qui ordonne la victoire!
Je le fais vivement passer, multicopié, de main en main. Aussi bien
l'heure est venue de nous en appliquer les termes... "se faire
tuer sur place..." car l'ennemi est sur nous!
A notre droite et en avant, sur une hauteur un peu pompeusement appelée
le mont-Moret (côte 153),
(Le mont-Moret n'en prit pas moins une grande importance dans ce jour et
les deux suivants. Le 326è qui, sous les ordres du commandant Larrieu, le
reconquit et s'y maintint sous une canonnade infernale, a obtenu que le
nom de "mont-Moret" figurât sur son drapeau.),
l'ennemi y a pris pied. Le plateau est encore couvert de sa moisson
engerbée. Pour y progresser, les Allemands se faufilent dans les gerbes,
que nous voyons avancer peu à peu.
Tandis que je les fais arroser, à longue distance, par les mitrailleuses,
l'artillerie ouvre également le feu, à ma demande, et les gerbes ne
bougent plus.
D'ailleurs, un bataillon du 126è, puis le 326è contre-attaquent le
mont-Moret, mais nul ne peut s'y maintenir, sous le feu des canons
adverses. Du moins, l'ennemi est arrêté, qui s'efforçaient d'entrer en
coin entre le corps colonial et nous.
Notre artillerie, toute proche, tire à un train d'enfer qui nous
assourdit. Elle aussi doit subir un tir écrasant de canons lourds. A
chaque rafale, nos bons petits canons se taisent, et je me demande si
cette fois, ce n'en est pas fini pour eux. Puis, on les entend claquer de
nouveau: ils tiennent, et les fantassins sont réconfortés.
(mais à quel prix tiennent-ils! Les chefs d'escadron Roy et Boisseul de
notre 21è sont tués; dans une batterie, trois canons sur quatre sont
démolis. Dans un groupe de trois batteries, il y a un seul officier
debout, un sous-lieutenant!)
A Châtelraould nous tenons bon; après chaque bombardement l'ennemi tente
un assaut, échoue, et se replie derrière les rideaux d'arbres. Il ne
gagne rien, mais nous n'avons pas une unité de réserve, et les hommes ne
comblent les vides qu'en s'espaçant! Nous regardons avec impatience le
soleil décliner. La nuit ramènera le calme.
Elle vient au moment où l'ennemi tente le plus rude effort sur
Châtelraould. Tandis que des bombes incendient toute la partie ouest du
village, que six mitrailleuses arrosent en même temps de leurs
projectiles, l'artillerie déverse sur nous les derniers caissons. Sous le
porche de l'église, avec Ducasse, nous attendons, un peu inquiets. Tout
à coup, nous voyons refluer toute sa compagnie, qui quitte le cimetière
pour se reporter à l'abri, derrière nous, dans un chemin creux. Excès
de tension nerveuse, influence des nouveaux venus trop impressionnables,
panique? A la dernière minute, les pauvres gars ont flanchés!
Pas un instant à perdre: Ducasse d'un côté, moi de l'autre, nous
rejoignons les hommes pour les ramener. Mes objurgations se perdent dans
le fracas. Alors, arrachant le fusil de l'homme le plus proche, je leur
crie: "je me défendrai sans vous!" et je retourne au cimetière.
J'entends derrière moi que quelqu'un dit: "Pas tout seul!"
et en effet, sur la pierre tombale à côté de moi, un soldat vide, comme
moi, son fusil en direction des lueurs des mitrailleuses. Et celà ne dure
guère: presque aussitôt, autour de moi, les armes crépitent. Ils sont
revenus!
(L'incident, que j'ai été tenté de taire, ne fut naturellement pas
connu en dehors du cadre de la 9è, et je me serais bien gardé de
l'ébruiter. Plusieurs mois après, les hommes causèrent: puis Ducasse et
mon camarade Sarot, du 1er bataillon, en informèrent le colonel. On en
fit une affaire, et je voulus, pour le faire citer aussi, connaître le
soldat qui m'avait suivi en disant "Pas tout seul!" Je ne
pus avoir son nom. Des hommes me dirent: "C'était un nouveau du
renfort." "C'était!..." Il a emporté son
secret!)
Longtemps, dans la nuit venue, les hommes tirent. L'ennemi n'aborde pas.
Mais il était grand temps!
Plus tard, les patrouilles vérifient que l'ennemi s'est largement replié,
en abandonnant ses morts et même quelques blessés.
Le 9
septembre, au matin, le général Descoings nous envoya un ordre vibrant
pour nous demander de "tenir encore ce jour".
"Que chacun soit persuadé que la journée décidera du sort de
l'Armée et du Pays."
Le vent est à l'optimisme, bien qu'on ignore tout de ce qui se passe sur
le vaste front. Le dernier journal que nous avons lu, avant-hier, était
bien vieux et nous annonçait le transfert du Gouvernement à Bordeaux.
Ah! qu'est-ce qu'il a pu prendre, ce jour-là, le Gouvernement, sur le
front de la Marne!
Enfin, on tient, nous, et il faut savoir borner ses ambitions.
A l'aurore, une patrouille me ramène un capitaine saxon qui s'est laissé
bêtement capturer. Comme il n'est pas disposé à parler, je le
réexpédie au colonel. Là, s'il ne dit rien non plus, il ingurgita un
copieux café au lait, pendant que ses camarades, tout près, assassinaient
l'un des nôtres.
( Au parc de Beaucamp, l'ennemi feint de se rendre, les soldats se
lèvent, la crosse en l'air. Le capitaine de Laborderie, du 1er bataillon,
sort de nos tranchées avec une section pour les recevoir. Les Allemands
se couchent, démasquant des mitrailleuses qui tuent Laborderie et presque
tous ses soldats. Ruse de Guerre? Non! Infâme lâcheté dont nous pouvons
nous vanter de ne jamais nous être rendus coupables.
Si elle entraîna la mort de quelques braves, elle déshonora ces Saxons
sans leur rapporter aucun autre profit. Ils n'avaient pas déjà si belle
réputation!)
Dès les premières heures, le canon tonne à nouveau sur toute la ligne.
L'infanterie s'infiltre à travers les arbres, sans toutefois pouvoir
déboucher.
J'essaie, pour la seconde fois déjà, de faire déménager le poste de
secours installé dans la maison d'école, où je le trouve trop exposé.
Le médecin-major qui est là ne veut rien entendre. Et je n'use pas de la
trop récente prérogative, que me confère le grade égal, pour ordonner.
J'ai tort!
Le mouvement autour de ce poste est incessant. L'ennemi est à trois cents
mètres; il est donc beaucoup trop près. Dans la cour de l'école, les
blessés sont entassés pêle-mêle avec les moyens de transport, les
brancardiers, les mulets des mitrailleuses. C'est une affreuse confusion
dont je m'éloigne, n'ayant pu y mettre ordre.
Un renseignement m'est transmis, venant de l'aviation: l'ennemi a tous ses
effectifs en ligne, on ne voit plus de réserves. D'ailleurs, le canon
tonne toujours, mais, vers la fin de la matinée, l'infanterie cesse
d'attaquer.
A 15 heures, un avion ennemi survole nos lignes. Au-dessus de
Châtelraould, il lance une fusée. Mauvais présage, que je communique au
médecin têtu.
Le combat s'esr ralenti sur tout le front; le mont Moret nous est resté,
comme à notre gauche Beaucamp. Et je profite du calme relatif pour faire
le tour des unités.
Je m'attarde volontiers à la 12è qui s'est brillamment comportée
pendant toute la bataille, et, comme on ne se bat pas, on mange et on
cause, tout en faisant bonne garde. Les officiers m'offrent de partager
leur repas, et j'accepte, à condition que ce soit tout de suite, car je
veux regagner mon porche avant que le jour baisse. Bienheureux repas! A
peine sommes-nous attablés, dans une cuisine ruinée, qu'une avalanche
d'obus écrase l'église, la mairie et l'école. Cela dure près d'une
heure, avnt que je puisse y retourner constater les dégâts.
A la 9è, les hommes dans le cimetière, ont peu souffert. De l'église,
il reste les murs, et la mairie est effondrée. Or mes agents de liaison y
étaient dedans. Ils ont pu, par bonheur, se réfugier dans la cave et on
parvient à les en extraire, par un soupirail. Pour la première fois,
j'entends Édouard bougonner. "Les Vaches!", dit il, en
secouant les plâtras.
La maison d'école est en ruines. Presque tous les blessés, rangés sous
les préaux, ont été achevés par le bombardement ou l'écroulement des
murs. Les équipages des mitrailleuses gisent au milieu de la cour,
éventrés.
Spectacle d'horreur sur lequel finit la journée!
Les
patrouilles de la nuit révèlent un nouveau recul de l'ennemi. Mais, avec
le jour, l'artillerie reprend ses écoles à feu.
Sur notre gauche, la canonnade et une mousqueterie intense signalent nos
propres attaques. C'est le 17è corps et une partie de notre 12è qui
avancent.
Notre ligne mince, sans soutiens, ne peut progresser. Mais l'infanterie
ennemie ne régit plus.
Le bombardement fut encore sévère dans l'après-midi. Plus tard, se
souvenant, les combattants de la Marne diront, sous les averses
d'obus:
"Ils vident leurs caissons. Ils vont s'en aller!"
C'était le cas, aujourd'hui, mais nous ne savions pas!...
Bien plus. A 22 heures, des agents du service des renseignements
rapportèrent à la division qu'il se faisait en gare de Vitry,
"d'important débarquements".
Les deux seuls pièces d'artillerie lourde qui pouvaient encore tirer
furent remises en batterie pour bombarder la gare où, en effet, l'ennemi...s'embarquait!
Et ce furent, sur notre carré de l'échiquier sanglant, les derniers
coups de canon de la bataille de la Marne.
Dans la nuit, Courdemanges et Huiron furent brûlés de bout en bout: le
P.P.C. de l'ennemi qui faisait la guerre fraîche et joyeuse.
Au petit jour, le premier escadron de cavalerie franchit nos lignes,
salué par les Vainqueurs.
(Un peu plus tard, une estafette rapportait au général Descoings un
billet de l'archiprêtre de Vitry adressé "au premier officier
français qui s'approchera de Vitry". Il y signalait que les ponts
étaient minés. Grâce à cet avertissement, les fourneaux de mines
purent être déchargés et les troupes françaises purent franchir la
Marne.)
L'ennemi
s'était défilé, et avec une habileté dont, peu de jours auparavant,
nous avions nous-mêmes donné l'exemple. Il nous fallut trois journées
de marche, sur une profondeur de 60 kilomètres, avant que nous puissions
de nouveau nous affronter. *1
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 | -Opérations
des 2ème et 3ème bataillons du 6 au 12 septembre 1914.
vues dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie." |
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Les 2ème et 3ème bataillons sont attachés à la 23ème division
d'infanterie (le 1er bataillon est rattaché à la 24ème division)
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1) Le 7 septembre
pour la 4ème armée dans le "guide Michelin". *3
12ème corps
- Le général Roques rappelle les éléments partis au repos dans la
journée du 5. la
23ème division avec les deux bataillons du 78ème vient cantonner
à Saint-Ouen d'où elle sera dirigée, le lendemain, à la gauche
du 17ème corps.
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|
2) Le 7
septembre
pour le 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie."
Le 7 septembre, la division reçoit l'ordre de se porter en
rassemblement articulé au sud de Corbeil.
6h 15, départ de Braux-le-Petit.
9h 30, rassemblement
du régiment au sud de la cote 170.
|
Humbauville
|
12h, l'ennemi attaque
avec violence la gauche du 17ème Corps d'armée vers la ferme de
Laperrière. La 23ème division se porte dans la direction d'Humbauville
(cote 184) pour s'opposer à cette attaque;
le 63ème en avant,
le 78ème en arrière, à droite, en échelon,
le 138ème à gauche,
le 50ème en réserve de la division.
A 14h, le 63ème a
atteint la route de Sommois, le 78ème à la corne du bois à 2km ouest de
St-Ouen.
A 17h, prise de
cantonnement:
l'état-major et le 3ème bataillon à St-Etienne
le 2ème bataillon à St-Ouen.
état des pertes 1
officier tués, 2 blessés. Hommes de troupe: 19 tués, 65 blessés, 44
disparus.
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1) Le 8 septembre
pour la 4ème armée dans le "guide Michelin". *3
Détachement
Breton, 23è et 13è divisions.
avec
les deux bataillons du 78ème.
- Pour mener les
opérations à son extrême gauche très menacée, de Langle de Cary a
prélevé sur les corps suivants:
1) sur le 17è: un détachement, aux ordres du colonel Breton, constitué
par deux régiments;
2) sur la 12ème, la
23è division qui
quitte Saint-Ouen de grand matin;
A ces unités s'ajoutera le 21ème corps arrivant des Vosges. L'une de ses
divisions ( la 13è) prenant les devants se dirige à marches forcées,
aussitôt débarquée, vers l'extrême gauche de l'armée.
Les Allemands attaquent brusquement et violemment à 4 heures du matin.
Le détachement Breton organise sa résistance à l'ouest d'Humbauville.
Par une lutte acharnée, etv malgré des pertes énormes, il parvient à
garder ses positions en attendant l'arrivée de la 23ème division, puis
de la 13ème qui accourent et dont les renforts rétablissent
l'équilibre.
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2) Le 8
septembre
pour le 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie."
Le 8 septembre,
la 23ème division (63ème, 78ème, 50ème et 138ème) sous les ordres du
général commandant le 21ème corps d'armée est encadrée à droite par
le 17ème corps d'armée et à gauche par la 13ème division et attaquera
droit au nord sur la rive droite du ruisseau de Puits. Le 78ème, réserve
de la division, prendra position à l'ouest de Domprot.
A 5h, départ de St-Ouen.
A 5h 30, le régiment
est rassemblé à l'ouest de Domprot en ligne de colonne double à larges
intervalles; le 2ème bataillon à droite, le 3ème bataillon à gauche.
A 8h 25, l'ordre est
donné au régiment de se porter à la cote 171.
A 9h 20, le régiment
est installé devant sa nouvelle position, au sud de la cote 171.
A 11h, le commandant
de la brigade réclame 2 compagnies pour les porter en ligne à la gauche
du 138ème, dans les bois vers les cotes 194-196.
A 13h, des fractions
du 138ème, du 183ème, du 207ème se replient. Le 2ème bataillon
déploie 3 compagnies sur les crêtes de la cote 171 et 2 compagnies à
300 mètres en arrière pour servir de liaison et de position de repli.
A 15h, la fusillade
qui s'entendait dans les bois a diminuée, le 138ème tient encore la
lisière sud du bois.
A 16, le 2ème
bataillon se porte au sud de le Meix-Tiercelin pour être mis à la
disposition du général de division pour une attaque ultérieure sur Humbauville.
A 17h 30, le colonel
commandant la 45ème brigade se porte par ordre à l'attaque de Sompuis.
Le 3ème bataillon organise à la cote 171 leur position de repli.
A 19h, la 45ème
brigade ayant éprouvé de trop grandes difficultés à traverser la
forêt est revenue en arrière.
le 138ème bivouaque
à la cote 194,
le 63ème entre cette cote et la cote 171,
le 78ème au sud de la cote 171.
état des pertes: 1 officier tué, 2 blessés; troupe 5 tués, 65
blessés, 183 disparus.
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1) Le 9 septembre
pour la 4ème armée dans le "guide Michelin". *3
Le détachement
Breton, très
éprouvé par sa résistance de la veille, a été reporté à l'arrière,
et ses éléments renvoyés à leurs divisions.
21ème Corps.
- A l'extrême gauche du corps d'armée, la 43ème division, après avoir
réduit au silence l'artillerie allemande, s'avance dans le sud-ouest de Sompuis.
La 13è division combat toute la journée. Elle attaque dans la direction
sud-nord et fait reculer en désordre la XXIIIe division saxone.
La 23ème division,
mise à la
disposition du 21e corps, suit le mouvement de la 13e. Elle chasse les
Allemands d'Humbauville et, poursuivant sa marche victorieuse,
bivouaque le soir dans les bois de Sompuis.
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2) Le 9
septembre
pour le 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie."
Le 9 septembre,
le 2ème bataillon reste à la disposition du colonel commandant la 48ème
brigade.
A 4h 45, le 3ème
bataillon (3 compagnies) doit se porter (réserve de la division) à l'est
de le Meix-Tiercelin. Il fait partie d'une division (63ème, 78ème,
50ème, 138ème) qui doit se porter sur le nord.
A 6h, le 3ème
bataillon est en place à l'est de le Meix-Tiercelin, colonne double
ouverte.
A partir de 8 heures,
les batteries d'artillerie ( 6 batteries) placées au nord du
rassemblement sont soumises à un feu violent de l'artillerie lourde
ennemie. Les pièces protégées par des épaulements en terre paraissent
ne pas souffrir.
Le bataillon a fait des ouvrages de protection. Pendant toute la journée,
l'artillerie allemande a tiré sur les batteries voisines.
A 18h 30, le 3ème
bataillon reçoit l'ordre de cantonner à le Meix-Tiercelin. (le 2ème n'a
pas encore rejoint.)
état des pertes: 1
officier blessé, troupe, 1 tué, 28 blessés, 1 disparu.
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1) Le 10 septembre
pour la 4ème armée dans le "guide Michelin". *3
21ème Corps.
- Le général Legrand reprend l'offensive à 6 heures du matin, malgré
la canonnade de l'artillerie établie sur les hauteurs au nord de Sompuis.
Les troupes progressent rapidement et livrent un violent combat au Signal
de Sompuis contre les Saxons qu'elles rejettent à midi au nord de la
voie ferrée. Vers 17 heures, elles s'emparent de haute lutte du village
même de Sompuis. Le soir, le gros du 21ème corps est établi le
long du chemin de fer, ses avant-poste l'ont franchi et se porte vers Coole.
Dans l'après-midi, les commandants des deux brigades de la 13ème
division, le général Barbade et le colonel Hamon, sont tués par un
même obus. La
23ème division du 12ème corps, mise à la disposition du 21ème,
combat dans les bois au sud de Sompuis et va bivouaquer à l'Est de
la station.
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Ces
tombes, à Sompuis, marque la place où le même obus tua, le 10
septembre, le général Barbade et le colonel Hamon, qui commandaient les
deux brigades de la 23ème division, ainsi que leurs officiers
d'ordonnance. |
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Le
corps du général a été transporté dans le cimetière. *3 |
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2) Le
10
septembre
pour le 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie."
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Le 10 septembre,
le 3ème bataillon s'installe dans les mêmes conditions que la veille.
Le 2ème bataillon,
mis à la disposition du général commandant la 46ème brigade, est
chargé d'organiser une position de repli à hauteur et à l'est de le
Meix-Tiercelin.
A 9h 30, la division
se porte en avant. Le 3ème bataillon se porte à la cote 184, à l'ouest
de Humbauville.
A 10h, le 3ème
bataillon est en place. L'artillerie lourde qui bat cette position fait
quelques blessés.
A 16h, la division
poursuit dans la direction de Coole, la 46ème brigade à laquelle est
affectée le 2ème bataillon appuie à gauche à la voie romaine.
Le 3ème bataillon
cantonne à le Meix-Tiercelin, le 2ème à Humbauville.
état des pertes: 1
tué, 10 blessés, 1 disparu.
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C'est
le 6 septembre au soir, que les Allemands entrèrent dans le village de
Sompuis, sans combat, ce qui ne les empêcha pas de mettre le feu à
plusieurs maisons et de prendre un certain nombre d'otages sous des prétextes
divers:
l'un, M. Arnould, parce qu'il avait mis en place au-dessus du toit de sa
maison un tuyau de cheminée pour remplacer celui que le bombardement
avait démoli; des soldats qui passaient à ce moment précis virent dans
cette humble besogne ménagère un essai de communication optique avec les
troupes françaises.
L'abbé Oudin, curé de Sompuis, âgé de 73 ans, et sa domestique, âgée
de 67 ans, furent également arrêtés, l'installation des sonneries
électriques du presbytère ayant paru suspecte. Ils furent enfermés dans
la cave où plusieurs autres otages vinrent bientôt les rejoindre. On les
laissa sans aucune nourriture jusque dans l'après-midi du 8 septembre.
Dans la matinée, le curé avait été extrait momentanément de sa prison
et dut servir la messe que célébrait dans son église le prince abbé
Max de Saxe.
Les otages furent emmenés vers Châlons. "Il était visible, dit
l'un d'eux dans sa déposition devant la Commission d'Enquête, que le
curé, en raison de son âge et de son infirmité, ne pouvait pas marcher.
Nous étions obligés, en quelque sorte, de le porter. A quelque distance
de Coole (7km au nord de Sompuis) notre escorte nous a fait arrêter; deux
soldats avisant dans un champ une voiture de boucher abandonnée, l'ont
ramenée sur la route et ont dit: - Curé, montez dedans - Le malheureux
était bien incapable de le faire, en raison de sa faiblesse. Les
Allemands ont mis la voiture à cul; le derrière de la voiture ne
s'ouvrant pas, ils ont fait asseoir ce vieillard sur le bord, ont
brusquement rabattu les brancards, si bien que l'abbé Oudin est tombé
dans le fond de la voiture, sur le dos et les jambes en l'air. Sa
domestique est montée à côté de lui; les Allemands nous ont fait signe
de nous mettre dans les brancards pour tirer la voiture et, au moment de
nous mettre en marche, ils ont tous jeté leur sac dans la voiture, sur le
curé et sur sa bonne, comme ils les auraient jetés sur un tas de
foi."
Les otages traversèrent ainsi Châlons et arrivèrent à Suippes où
ils passèrent la nuit dehors, dans la cour de l'école, sous la pluie. "A
Vouziers, durant toute la journée du dimanche 13, dépose un
témoins, l'abbé Oudin n'a cessé d'être maltraité aussi bien par
les officiers allemands que par leurs soldats, principalement par les
officiers. Ils sont venus en grand nombre, et chacun d'eux, en passant,
crachait au visage de l'abbé Oudin ou bien lui donnait un coup de
cravache sur le visage, sur les mains, ou sur une autre partie du corps.
J'ai vu des officiers et des soldats donner des coups d'éperon à ce
malheureux sur les bras, sur les cuisses, sur les côtes. Il était
tellement faible qu'il ne remuait pas, malgré les souffrances qu'il
devait endurer. J'ai vu aussi des soldats lui donner des coups de crosse;
mais j'affirme que les officiers étaient beaucoup plus acharnés que
leurs hommes. Ces atrocités n'ont cessé que dans la soirée. L'abbé
Oudin a passé toute la nuit étendu par terre comme nous; on l'entendais
à peine se plaindre."
Les violences ne furent pas épargnées à la vieille bonne du curé.
Sur la route de Sedan, dans l'église de Tannay, quatre soldats la
saisirent, la jetèrent dans une couverture dont ils tenaient les quatre
angles et la lancèrent sur les marches de l'autel; puis l'empoignant à
nouveau, la rejetèrent au milieu des bancs, sans souci des cris
déchirants que lui arrachait des contusions multiples.
sedan fut la dernière étape de l'abbé Oudin. La mort mit fin à son
martyre. Sa bonne, soignée à l'hospice, se rétablit, mais une autre
victime succomba, des suites des brutalités allemandes: l'otage Mougeot,
âgé de 72 ans. Ayant eu quatre côtes cassées à coup de botte, il fut
apporté dans une petite voiture à la caserne Pafert et jeté sur une
botte de paille, il ne tarda pas à expirer. *3 |

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1) Du 11 au 13 septembre
pour la 4ème armée dans le "guide Michelin". *3
21ème Corps.
- Le 11, il va s'établir à Cernon et Coupetz, avec des
avant-postes sur la Marne à Mairy.
Le 12, après avoir rétabli les ponts à Mairy et Vésigneul,
il se porte, par une étape de plus de 30 Km, à Courtisols et Bussy-le-Château.
Le 13, il se
bat à Suippes, en chasse les Allemands au cours de la journée et
se fixe devant Souain.
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2)
Du 11 au 13 septembre
pour le 78ème dans "le journal de marches et
opérations du 78ème régiment d'infanterie."
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Le 11 septembre,
le 3ème bataillon reste réserve de la division et doit suivre la 46ème
brigade dont fait partie le 3ème bataillon. Cette brigade doit se porter
à la poursuite de l'ennemi vers Coole.
A 7h, le bataillon
occupe la hauteur de la cote 184.
A 9h, le 3ème
bataillon s'est porté au nord d'Humbauville.
A 13h, le 3ème
bataillon suit le 2ème bataillon qui a dépassé Coole et marche sur
Fontaine-sur-Coole.
A 15h, à Fontaine-sur-Coole, le bataillon reçoit l'ordre de se diriger le plus
rapidement possible sur les bois qui se trouvent à l'est de
Togny-aux-Boeufs et d'en occuper les lisières face à l'est.
A 18h 30, le bataillon
a pu s'installer dans le bois dont il garde les lisières. Il est rejoint
à 20 heures par le 2ème bataillon.
Le 12 septembre,
en attendant le 1er bataillon, toujours détaché et qui, parait il, est
fortement désorganisé, le lieutenant-colonel organise avec les cadres et
hommes arrivés au dépôt, une formation (4 groupes commandés chacun par
un officier de réserve.) qui puisse avec les débris du 1er bataillon
constituer un bataillon. Chaque groupe reçoit environ 120 hommes pris sur
les 700 hommes reçus du dépôt (le régiment a déjà reçu deux
détachements de 200 à 300 hommes.)
Le régiment
(état-major, 2ème, 3ème bataillons et groupes du 1er) va passer la
Marne au pont de Pogny, puis le canal (le pont du canal a sauté à
Omey).
Le régiment se dirige ensuite sur St-Amand où, au sud du village, se
rassemble la brigade.
A 14h, le régiment
cantonne à St-Amand-sur-Fion.
Le 13 septembre,
le régiment part à 7h. Il marche en queue de la division et suit
l'itinéraire: Bromme, la Croix-au-Bois, Somme-Yèvre.
Le 1er bataillon
rejoint le régiment et se fond avec les groupes du dépôt.
Le régiment cantonne
à Herpont où il arrive à 17 heures. il s'y rend par Varimont,
Dommartin-sur-Yèvre.
Effectif ce jour: 39
officiers, 2962 hommes, 203 chevaux.
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Pont
de Pogny sur la
Marne.
Le canal à Pogny. |
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Poursuite de
la contre-attaque, régiment au complet.
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Le 14 septembre,
l'armée continue la poursuite dans la direction du Nord. Le corps
d'armée suit cette direction derrière le 17ème corps d'armée le corps
colonial. (le 14, le Corps colonial attaque en direction de Ville-sur-Tourbe)
La 45ème Brigade est désignée comme flanc-garde à droite, avec mission
de se relier vers Sainte-Menehould avec la 3ème armée.
Le régiment forme l'arrière-garde avec 2 bataillons; il part à 9h 30 et
suit l'itinéraire : Dampierre-le-Château, Rapsécourt, Voilemont,
Gizaucourt, Orbéval, route de Sainte-Ménéhould.
Une compagnie flanque la colonne sur la gauche, elle suit le chemin qui
passe aux côtes 203 et 202.
A 14h 30, à 1500
mètres de Ste-Ménéhould, la brigade prend une position de
rassemblement:
Le 63ème au Nord de la route, à l'ouest de la côte 183,
Le 78è au sud, à l'ouest de la côte 171.
Le 2ème bataillon est poussé plus en avant vers l'Est pour couvrir le
rassemblement.
A 19h, ordre de
cantonnement: le 78ème à Ste-Ménéhould, partie sud.
Il a été procédé
à une entière réorganisation du régiment rendue nécessaire par les
pertes subies par le 1er bataillon du 2 au 10 septembre qui sont de:
2 officiers tués, 4 blessés,
28 hommes de troupe tués, 179 blessés, 254 disparus.
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Le 15 septembre,
à 5h 30, le régiment reprend la position de rassemblement de la veille
à l'ouest de Ste-Ménéhould.
A 11h 30, la brigade
va rentrer dans le giron du 12ème corps d'armée, et doit se diriger sur
Hans par Dommartin-la-Planchette, Valmy.
Le 78è marche en queue de la brigade.
A 16h 15, à
l'arrivée à Hans, le 78è reçoit l'ordre de cantonnement:
état-major, 2è et 3è bataillon à Hans,
1er bataillon à Dommartin-sous-Hans.
L'installation est faite à 17 h.
Le 16 septembre,
à 6 heures, le rassemblement se rend aux Cruzis-ferme par la route de
Courtémont. Mais arrivé à Courtemont, contre-ordre: la division doit se
porter derrière la 24ème division qui doit attaquer dans la direction de
l'arbre 193 entre le 21è et 17è corps d'armée.
la brigade va se rassembler vers la cote 152 (à 3km nord de Somme-Suippe.)
A 16h, après de
nombreux arrêts provoqués par des colonnes coupant la route de marche,
le régiment arrive à Somme-Suippe où il est arrêté et rassemblé au
nord du village.
A 18h, ordre de
bivouaquer à l'Est de Somme-Suippe face au nord. La 45è brigade est à
gauche, la 46è à droite. Le 78è est immédiatement à l'Est du village.
Le 17 septembre,
à 9h 30, le régiment reçoit l'ordre de se porter entre les côtes 152
et 154 en réserve de la division qui doit attaquer l'ennemi vers 11h 30
dans la direction de Perhe-les-Hurlus.
le mouvement ne peut
commencer qu'à 10h et l'attaque qui était prévue à 11h 30 est
reportée à 13h.
A 11h 30, le régiment
reste bivouaqué à 400 mètres au sud de la voie romaine et aussi pendant
la nuit.
Le temps est pluvieux
et le régiment bivouaque dans un bois de sapins dans des conditions
déplorables au point de vue sanitaire.
Le 18 septembre,
le corps d'armée passe à la 9ème armée.
Le 78ème fait partie
d'une colonne qui, sous le commandement du colonel Arlabosse, commandant
la 45ème brigade, doit se porter sur le camp de Châlons. Le régiment
prend la tête de la colonne à 8h à Somme-Suippe.
A 15h, le régiment
est installé en position de rassemblement à 1500m à l'Est de Mourmelon.
le 63è est à sa droite, le 300è en arrière.
17h, bivouaque sur le
même emplacement.
Pendant toute la nuit, les hommes ont la pluie sur le dos. Comme la
veille, les conditions de ce bivouac sont déplorables.
Le 19 et 20
septembre, la division reste réserve du Corps-d'Armée. Même
emplacement de bivouac.
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Le
21 septembre, bivouaque dans les baraques du camp de Châlons (Moumelon)
La 23ème division
passe sous le commandement du général Humbert.
A 16h, le 78è, tête
de la division passe au P.I., sortie Ouest du camp.
Itinéraire: Mourmelon-le-Petit, Sept-Saulx, les
Petites-Loges, Verzenay, Mailly.
A 23h, la brigade
cantonne à Mailly. Le régiment occupe la partie sud.
Il y a eu 1 tué et 2
blessés.
Le 22 septembre,
à 4h, le régiment part de Mailly derrière le 63è et se dirige sur
Reims par Ludes, Rilly-la-Montagne, Montferré.
A 9h 30, grande halte
entre Cormontreuil et le faubourg Ste-Anne.
A 12h, le régiment
cantonne faubourg Ste-Anne.
Des mesures sévères
sont prises pour que les militaires ne rentrent pas dans Reims.
Pendant la
préparation du cantonnement, quelques obus sont lancés sur la partie sud
de la ville. Un de ces obus tombe sur le faubourg où il tue 2 hommes et
en blesse 6.
État des pertes: 2
tués, 6 blessés, 1 disparu.
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- Une précision du capitaine Campagne du 3ème bataillon du
107ème régiment d'infanterie sur l'origine des hommes dans les
"régiments limousins".
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C'est dans un
de nos bivouacs que le régiment reçut un nouveau renfort, celui-ci
composé d'hommes tout à fait étrangers à nos régions de recrutement.
C'étaient des soldats du Nord et du Pas-de-Calais, d'un tempérament
très différent de nos gens du Limousin et des Charentes. (les dépôts
de la 1ère région - Lille - avaient été repliés sur ceux de la 12ème
- Limoges -, en raison de l'invasion. Cela explique le mélange des
renforts, suivant les nécessités du moment, entre les 1er et 12ème
corps) Vigoureux, travailleurs, très bons terrassiers, ils devaient nous
rendre bientôt, surtout les mineurs, les plus précieux services. J'ai eu
beaucoup d'affection pour mes "gas de Ch'Nord", comme ils
s'appelaient, bien qu'ils eussent un défaut dont je m'accommodais guère:
il y avait parmi eux des buveurs enragés! Mais, même sur ce point, ils
ont forcé mon indulgence en raison de ce que la guerre avait de sévère
pour ceux dont les foyers étaient occupés par l'ennemi.
Certains n'ont eu aucune nouvelle des leurs pendant des mois et des
années. D'autres sont morts, dont les familles n'ont pu, durant toute la
guerre, connaître le sort. Destin commun: pas d'argent, nul colis,
l'isolement! Toute la fraternité de leurs camarades, toute la
bienveillance de leurs chefs n'ont pu atténuer leur peine décuplée.
Quand les autres se plaignaient, je citais ceux-là en exemple. Oui, ils
ont fait la guerre dure!
*1
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Sources
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Source
1: "le chemin
des Croix 1914 - 1918" Colonel Campagne, édition Tallandier, 1930. |
Source
2: "Journal de marches et opérations"
du 21ème régiment d'artillerie de campagne. |
Source
3: "la Trouée de Revigny - 1914 - 1918" Guide illustrés
Michelin des Champs de Bataille. 1920. |
Source
4: "La Première Guerre mondiale en France" Jean-Noël
Grandhomme 2011. |
Source
5: "Journal de marches et opérations"
du 63ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
|
Source
6: "le Saillant de Saint-Mihiel" Guide illustrés
Michelin des Champs de Bataille. 1920.
|
Source
7: "Chemins de mémoire 14-18" Jean Pascal Soudagne.
2008. |
Source
8: "Journal de marches et opérations"
du 78ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
|
Source
9: "Des Armes et des Larmes, Mémoire
creusoise de la Grande Guerre" Guy Marchadier, 2003. |
Source 10:"Le
Livre du Gradé d'Artillerie à l'usage des élèves brigadiers,
brigadiers et sous-officiers d'Artillerie de Campagne"
édition pour 1913-1914. |
Source
11: "Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier 1914 -
1918" |
Source
12: "Historique du 78ème Régiment
d'Infanterie pendant la Guerre 1939 - 1940" Colonel Pujol,
Charles-Lavauzelle & Cie |
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